Protection du site nucléaire du Tricastin contre les risques d’inondation : Avis de l’IRSN sur les travaux de confortement de la digue du canal de Donzère Mondragon

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05/12/2017

 

La protection des installations nucléaires du site du Tricastin (Drôme) contre les risques d’inondation nécessite notamment l’intégrité des digues du canal de Donzère-Mondragon.

 

En août 2017, EDF et Areva ont déclaré un écart au référentiel de sûreté des installations nucléaires de ce site lié à la robustesse des digues en cas de séisme. L’IRSN a présenté le 28 septembre 2017 sa position sur les conséquences de cet écart pour la sûreté des installations du site.

 

Ces éléments ont conduit l’ASN à prescrire notamment la mise à l’arrêt des réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin, leur redémarrage étant soumis à son accord préalable.

 

Dans ce cadre, EDF a mené des investigations géotechniques complémentaires, réalisé des travaux de renforcement et a justifié la stabilité de la « digue en gravier » au SMS. Par ailleurs, EDF a indiqué envisager des travaux de renforcement complémentaires, de manière à garantir la stabilité de la digue au séisme noyau dur (SND).

 

L’IRSN se prononce sur les travaux de confortement de la digue du canal de Donzère Mondragon. L’Institut estime que le renforcement de la « digue en gravier » et les dispositions prévues par EDF permettent de garantir l’absence de brèche, donc d’inondation de la centrale EDF et des installations d’AREVA, en cas de séisme de niveau Séisme Majoré de Sécurité (SMS [1]), suivi d’éventuelles répliques de niveau Séisme Maximal Historiquement Vraisemblable (SMHV [2]), sous réserve d’un programme de surveillance adapté.

 

Toutefois, en l’état du renforcement, l’absence d’effet falaise au-delà du SMS et la stabilité au Séisme Noyau Dur (SND [3]) de la « digue en gravier » ne sont pas garanties. À cet égard, l’IRSN recommande qu’EDF mette en œuvre, dans les meilleurs délais, les renforcements nécessaires pour assurer la stabilité au SND de la « digue en gravier ».

 

Télécharger la note d’information de l’IRSN du 5 décembre 2017 « L’IRSN se prononce sur les travaux de confortement de la digue du canal de Donzère Mondragon au droit du site nucléaire du Tricastin » (pdf)

 

En savoir plus

 

Notes :

  1. Le Séisme majoré de sécurité (SMS) est considéré comme le séisme le plus agressif à retenir pour l’évaluation de l’aléa sismique à prendre en compte pour le dimensionnement d’une installation nucléaire. Il est déduit du Séisme maximal historiquement vraisemblable (SMHV) par majoration de l’intensité de ce dernier. 
  2. Le Séisme maximal historiquement vraisemblable (SMHV) est considéré comme le séisme le plus pénalisant susceptible de se produire sur une période de durée comparable à la période historique, soit environ 1 000 ans.
  3. Le Séisme noyau dur (SND) correspond au niveau de séisme à retenir pour l’étude du comportement des éléments du « noyau dur » défini au terme de l’analyse du retour d’expérience de l’accident de Fukushima-Daiichi.