Scanners corporels à rayons X « backscatter » : l’IRSN évalue les risques sanitaires

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22/02/2010

 

Suite à la tentative d’attentat commise sur un vol entre Amsterdam (Pays-Bas) et Detroit (Etats-Unis) le 25 décembre 2009, l’IRSN a été saisi par le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer pour évaluer l’impact dosimétrique et le risque sanitaire des scanners corporels à rayons X « backscatter » [1]. 

 

L’étude de l’IRSN a mis en évidence que les doses reçues lors d’un contrôle sont extrêmement faibles (inférieures au microsievert). La dose efficace est ainsi plus de mille fois inférieure à celle liée à l’irradiation naturelle moyenne en France (2500 microsievert/an). A titre indicatif, l’exposition d’un passager liée au contrôle est équivalente à 1 à 2 minutes de vol à haute altitude.    

 

Toutefois, les rayonnements ionisants utilisés  par ces scanners génèrent une exposition non seulement de la peau, mais aussi de certains organes peu profonds (cristallin, seins, testicules, thyroïde).  

 

Ces doses extrêmement faibles, à première vue négligeables, doivent cependant être mises en regard avec les principes fondateurs du système de radioprotection, et tout particulièrement celui de justification [2]. Selon ce principe, toute dose, aussi faible soit elle, doit être évitée si elle se révèle être inutile au regard de l’intérêt individuel, collectif ou sociétal. Certaines pratiques, bien que délivrant des doses extrêmement faibles, peuvent ainsi ne pas être autorisées, notamment  lorsqu’il existe une technologie alternative présentant des performances comparables sans impact reconnu sur la santé.  

 

C'est la raison pour laquelle l’IRSN recommande aux autorités françaises de ne pas retenir l’option des scanners à rayons X et de s'orienter vers des technologies aux performances de détection comparables, ne mettant pas en oeuvre les rayonnements ionisants, tels que le scanner corporel à ondes dites « millimétriques » de type Provision 100, qui a fait l'objet d'un avis de l'Agence française de sécurité sanitaires de l'environnement et du travail (AFSSET).   

 

Téléchargez le rapport de l'IRSN :

Evaluation du risque sanitaire des scanners corporels à rayons X « backscatter »

   

Lire l'avis de l'AFSSET sur le scanner corporel à ondes « millimétriques » ProVision 100

 

Notes :

  1. La technologie du scanner corporel à rétrodiffusion « Backscatter » utilise des rayons X de faible énergie. Il a pour objectif de détecter des objets dissimulés dans les vêtements, indécelables par les détecteurs de métaux usuels, tels que les portiques installés dans les aéroports.
  2. Code de la santé publique (art L1333-1). Pour plus d'information, consultez notre fiche d'information Les principes généraux de la protection contre les rayonnements ionisants et leurs modalités d’application