Coût d'un accident nucléaire : mise au point de l'IRSN

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10/03/2013

 

Le Journal du Dimanche a publié le 10 mars 2013 un article reprenant certaines des analyses d’un rapport établi par l’IRSN en 2007, au titre de la préparation d’une réunion du Groupe permanent d’experts siégeant auprès de l’ASN.

 

Ce rapport a jeté les bases de travaux destinés à mieux apprécier la nature des conséquences économiques que pourrait entraîner un accident nucléaire majeur intervenant sur le sol français. A l’époque, l’IRSN a utilisé des hypothèses et des outils très simplifiés pour le transfert des rejets dans l’atmosphère, notamment à grande distance. L’objectif principal de ce rapport était d’établir une analyse de sensibilité des conséquences économiques par rapport à différentes situations analysées, et non d’obtenir un coût réaliste d’un accident nucléaire majeur. Le chiffre de 5.800 milliards d’euros cité par le JDD correspond ainsi à l’analyse à la fois majorante et rudimentaire d’un scénario lui-même enveloppe sur tous les aspects. Ce chiffre est donc fort peu réaliste. Les pistes préliminaires établies par ce rapport, y compris les niveaux de coût extrêmement élevés auxquels conduisaient les calculs, ont conduit l’Institut à accentuer son effort de recherche dans ce domaine jusqu’ici très peu exploré par  la recherche, en France ou ailleurs.

 

Les recherches complémentaires entreprises depuis par l’IRSN ont conduit aux conclusions principales récemment publiées par l’IRSN. L’IRSN chiffre ainsi un scénario médian d’accident nucléaire à 120 ou à 430 milliards d’euros, chiffres de toute façon très élevés eu égard à la dimension de l’économie nationale, selon que les rejets radioactifs seraient ou non retardés et filtrés, grâce aux dispositifs prévus à cet effet, et installés sur tous les réacteurs du parc électronucléaire français.

 

L’utilité de ces travaux ne réside pas principalement dans l’affirmation de coûts très élevés, mais dans la compréhension la plus fine possible des composantes de ces coûts, qui pourraient pour partie être réduits par des ajustements du comportement des acteurs économiques et des acteurs de la gestion de crise, mieux avertis des mécanismes techniques et économiques à l’œuvre dans de telles circonstances. Dans cette perspective, l’IRSN va publier prochainement les résultats détaillés de ses travaux dans des revues spécialisées

 

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