Sûreté nucléaire : l'IRSN coordonne le nouveau réseau d'excellence européen consacré à la recherche sur les accidents graves

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26/03/2004

 

Au lendemain de l'accident de la centrale nucléaire américaine de Three Mile Island (28 mars 1979), les pays équipés de centrales nucléaires ont pris conscience de la nécessité de mieux maîtriser les risques associés au phénomène très improbable mais redoutable de la fusion du cœur de réacteurs nucléaires de production d'électricité. C'est à cette époque que se sont développés de grands programmes nationaux de recherches sur ce type d'accidents avec fusion du cœur du réacteur. Depuis, des progrès considérables ont été réalisés dans la connaissance des phénomènes impliqués et des mesures ont été prises pour mieux prévenir de tels accidents et pour en limiter les conséquences. Aujourd'hui, 25 ans après cet accident, une nouvelle étape est franchie : 49 organismes européens impliqués dans la recherche sur la sûreté des réacteurs nucléaires (instituts de sûreté, universités, industriels …) ont décidé de rassembler leurs actions dans ce domaine au sein d'un réseau d'excellence baptisé SARNET (acronyme de Severe Accident Research NETwork of excellence).

 

Ce réseau, qui concerne 18 pays européens, permettra de fédérer les moyens de recherche disponibles dans le domaine des accidents graves et accélérera ainsi l'acquisition des connaissances scientifiques et leur diffusion à travers l'Europe. Créé officiellement le 18 mars 2004, le réseau démarre son activité le 2 avril.

 

Un code de calcul commun

 

L'un des objectifs majeurs de SARNET est d'effectuer la synthèse des connaissances acquises par les différents laboratoires et de renforcer la coordination en matière d'outils de calcul et de méthodes de référence. Un outil de simulation numérique, co-développé depuis dix ans par l'IRSN et la GRS, est au centre du dispositif ; il s'agit du code de calcul ASTEC, capable de simuler l'ensemble des phénomènes pouvant survenir dans un réacteur à eau lors d'un accident conduisant à la fusion du cœur, depuis le début de l'accident jusqu'aux éventuels rejets de produits de fission hors de l'enceinte de confinement.

 

Mis à la disposition des membres de SARNET, il s'enrichira des connaissances acquises par les différents partenaires, en intégrant progressivement les outils de modélisation élaborés au sein du réseau. Adapté aux caractéristiques des différents réacteurs existant en Europe (y compris les réacteurs de conception russe), le code Astec devrait devenir, à terme, la référence européenne en termes de code de calcul relatif aux accidents graves de réacteurs nucléaires.

 

Transmettre des connaissances

 

La transmission des connaissances est aussi un objectif important du réseau SARNET. Outre la mise en place de formations pour étudiants et jeunes chercheurs, une grande conférence sera organisée tous les 12 à 18 mois sur les progrès accomplis au sein du réseau et un ouvrage de référence sur les " accidents graves " destiné à la communauté scientifique sera rédigé au cours des 3 premières années de fonctionnement du réseau.

 

Un programme sur quatre ans financé par la communauté européenne

 

SARNET s'inscrit dans le cadre du 6ème Programme Cadre de Recherche et de développement Technologique (6ème PCRD), dont les "réseaux d'excellence", destinés à créer un "espace européen de la recherche", sont un outil essentiel. Coordonnées par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) qui est à l'origine du projet, SARNET bénéficiera de financements de la Commission européenne jusqu'au 31 mars 2008.

 

Le réseau SARNET en quelques chiffres

 

3 objectifs :

  1. Améliorer les connaissances scientifiques dans le domaine des accidents graves et, de fait, la sûreté des réacteurs
  2. Optimiser l'utilisation des moyens et compétences disponibles en Europe
  3. Pérenniser les acquis, transmettre les savoirs

18 pays et 49 organismes :

  • • 18 organismes de recherche
  • • 10 universités
  • • 11 industriels
  • • 4 électriciens
  • • 6 autorités de sûreté ou organismes techniques de sûreté
  • • 190 chercheurs et 25 thésards impliqués dans les activités de R&D.

6,28 M€ alloués par Commission européenne pendant 4 ans.