L'IRSN réalise le second essai du programme de recherche international Cabri-Boucle en Eau

  • Communiqué de presse

  • Sûreté

  • Recherche

  • International

04/12/2002

 

L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a réalisé, le 29 novembre 2002, à Cadarache (Bouches-du-Rhône) dans le réacteur expérimental Cabri du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), le second essai (CIP0-1) de son nouveau programme de recherche en sûreté nucléaire, CABRI-BEP.


Le programme a pour objectif de déterminer le comportement de combustibles à taux de combustion très élevé (1), en cas d’accident de réactivité (RIA), dans des conditions aussi représentatives que possible de celles d’un réacteur à eau sous pression. Les données expérimentales ainsi acquises, associées à d’importants travaux d’interprétation et de modélisation, serviront de base à la mise au point de critères de sûreté adaptés aux futures gestions du combustible nucléaire dans les réacteurs à eau sous pression.

Le programme international Cabri (Cabri International Program, CIP) est mené dans le cadre d’une large collaboration réunissant, sous l’égide de l’OCDE, l’IRSN, EDF ainsi que des représentants des organismes de sûreté et des industriels de sept pays étrangers : les Etats-Unis, l’Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni, la Suède, l’Espagne et la Finlande.


L’essai du 29 novembre fait partie d’une première série de deux essais (CIP0) réalisés dans la boucle expérimentale actuelle refroidie par du sodium liquide ; le premier de ces essais a été réalisé le 8 novembre 2002. Ultérieurement, une série analogue (CIP1) sera effectuée dans la boucle de refroidissement à eau sous pression, dont l’installation dans le réacteur Cabri est en cours de préparation.

L’essai CIP0-1 a utilisé un crayon de combustible dont la gaine est en alliage Zirlo (2), irradié dans le réacteur de Vandellos (Espagne). Le taux de combustion de la partie du crayon utilisée pour le test était de 75 GWj/t (3) avec une épaisseur de corrosion moyenne de la gaine d’environ 80 microns.


L’essai a été conduit selon le protocole expérimental établi par l’IRSN, sur la base de calculs prévisionnels, en concertation avec les partenaires du programme. Un transitoire de puissance de largeur à mi-hauteur de 32,4 ms a été déclenché et une énergie de 98,4 cal/g a été insérée dans le combustible d’essai.


L’instrumentation a mis en évidence un événement tardif (0.7s après la chute des barres) qui pourrait s’interpréter comme une rupture du crayon d’essai. L’analyse des signaux et les examens qui seront réalisés en laboratoire permettront de confirmer ou d’infirmer cette rupture et, le cas échéant, d’en déterminer les caractéristiques.


La boucle à sodium du réacteur CABRI doit maintenant être démantelée pour laisser place à une boucle à eau sous pression. A cette occasion, des travaux de mise à niveau sismique de l’installation seront réalisés.

Le premier essai dans la boucle à eau sous pression (CIPQ) est prévu en 2006.

 

Notes :

  1. L’autorisation actuelle est de 52 GWj/t en moyenne assemblage. EDF souhaiterait l’augmenter à 60 GWj/t à l’horizon 2005
  2. Alliage développé par Westinghouse
  3. L’autorisation actuelle conduirait à un taux de combustion local de 64 GWj/t