Grave accident de source en Géorgie : l'un des irradiés est pris en charge par l'Hôpital d'Instruction des Armées Percy

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22/02/2002

 

En application de la convention sur l'assistance en cas d'accident radiologique, la Géorgie a sollicité l'aide internationale pour la prise en charge des deux personnes irradiés présentant des brûlures radiologiques, suite à un accident radiologique qui s'est produit sur son territoire en décembre 2001.


La France a proposé de recevoir le patient le plus atteint, qui nécessite un traitement par greffe de peau, éventuellement artificielle. Le patient est arrivé à Paris le jeudi 21 février, accompagné de son médecin, afin d'être traité au Centre de traitement des brûlés (CTB) de l'Hôpital d'Instruction des Armées Percy à Clamart. Il a été accueilli à sa descente d'avion par le docteur Patrick Gourmelon de l'IPSN et a été immédiatement transporté à l'Hôpital Percy, dans le service du docteur Carsin.


Le second irradié, moins atteint, a été transféré à l'Institut de Biophysique de Moscou.


Rappel de l'accident


L'accident de source s'était produit en Géorgie en décembre 2001, dans le village de Lia, situé à 370 km à l'ouest de la capitale Tbilissi. Trois habitants avaient été gravement irradiés par deux sources radioactives, se présentant sous la forme de cylindres d'une vingtaine de centimètres de hauteur.


Les trois personnes avaient été transférées le 22 décembre 2001 à l'hôpital de Zugdidi, qui a identifié des brûlures radiologiques sur les mains, le dos et les jambes de ces personnes et des signes cliniques d'une irradiation globale. Celles-ci ont été conduites le lendemain à l'Institut d'Hématologie et de Transfusiologie de Tbilissi et prises en charge par l'équipe médicale du Professeur Iosava, directeur de l'Institut. Les trois personnes auraient reçu des doses de l'ordre de 2 à 3 Grays par irradiation globale et d'une vingtaine de Grays en irradiation localisée.


Intervention des experts français à la demande de l'AIEA


Plusieurs missions d'experts de l'AIEA se sont rendues sur place dès janvier 2002. Les sources incriminées dans cet accident ont été récupérées et placées dans une aire de stockage provisoire. Il s'agit de sources de strontium 90 de forte intensité émettant des rayonnements de type X. Il s'agirait du premier cas d'accident avec ce type de source dans le monde.


A la demande de l'AIEA, le docteur Patrick Gourmelon de l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) s'est rendu à l'Institut d'Hématologie et de Transfusiologie de Tbilissi le 21 janvier pour une mission de 2 jours. Cette mission avait pour objectif de confirmer l'ordre de grandeur des doses reçues par les trois personnes, d'apprécier le pronostic et les actions thérapeutiques à mener et a conduit à proposer la prise en charge de l'un des irradiés par la France.


L'IPSN a effectué au cours de cette accident l'évaluation des doses reçues par les irradiés à l'aide de techniques physiques (modélisations) et de techniques biologiques (dénombrement des aberrations chromosomiques).


Du fait de la qualité des traitements développés dans les hôpitaux français et de l'appui technique apporté par l'IPSN, la France a été sollicitée à diverses reprises, au cours des dernières années, pour accueillir des irradiés. Ainsi en 1997, suite à une surexposition accidentelle de gardes-frontière également en Georgie, quatre des victimes avaient été hospitalisées à l'Institut Curie et à l'hôpital militaire Percy et avaient pu être soignées efficacement avant de retourner dans leur pays.