Légère augmentation du risque de cancer dû aux faibles doses

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01/07/2005

 

L’IRSN a participé à une étude épidémiologique coordonnée par le Centre international de la recherche sur le Cancer (CIRC) menée auprès de 400 000 travailleurs du nucléaire dans 15 pays différents et publiée dans le British Medical Journal (BMJ).


Les experts du département de la radioprotection de l’homme de l’IRSN ont pris part à une étude menée en collaboration avec 15 pays (Australie, Belgique, Canada, Corée du Sud, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Hongrie, Japon, Lituanie, Royaume Uni, Slovaquie, Suède et Suisse).


Cette étude publiée le 29 juin 2005 dans le British Medical Journal porte sur 400 000 travailleurs majoritairement masculins (90%) de l’industrie nucléaire, dont 36000 travailleurs français d’EDF et de CEA-Cogema. Les données prises en compte dans cette étude concernent l’exposition des travailleurs de 1950 à 1994.

La dose cumulée moyenne de chaque travailleur était d’environ 20 mSv. Un total d’environ 24000 décès a été observé dont 6700 par cancer et près de 200 par leucémie.


Ces résultats suggèrent une faible augmentation du risque de cancer dû aux faibles doses auxquelles les travailleurs sont exposés. Le risque de décès par cancer augmente significativement de 2% pour une dose cumulée de 20 mSv. Le risque de décès par leucémie augmente non significativement avec la dose cumulée, l’augmentation pour une dose de 20 mSv est de 4%, ce qui est très proche du résultat d’une étude, publiée en 1994, dans la revue Lancet. Cette étude portait sur 90000 travailleurs du nucléaire du Canada, du Royaume-Uni et des Etats-Unis.


L’étude montre également que les doses des travailleurs du nucléaire ont diminué au fil des années.
Les experts de l’IRSN, sollicités par le CIRC pour cette étude, ont dû reconstituer l’historique dosimétrique des travailleurs du CEA et de COGEMA depuis les années 50, à partir des archives qui ont été mises à leur disposition, essentiellement des archives papier. C’est grâce à la mobilisation des experts de chaque pays concerné que cette étude, la plus importante jamais menée sur les travailleurs du nucléaire, a pu être réalisée et publiée.


Site Internet du British Medical Journal : http://bmj.bmjjournals.com