Rapport sur deux cas de leucémie à Vauhallan

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06/05/2004

 

En mai 2002, un médecin généraliste de la commune de Vauhallan (Essonne) signalait à la Ddass la survenue de deux cas de leucémie à trois mois d’intervalle chez deux enfants du même âge résidant dans le même lotissement. Une étude a été diligentée par la Cire IdF pour investiguer la survenue de ces deux cas et l’hypothèse éventuelle d’une exposition locale à un facteur de risque connu de leucémie. Un groupe technique comportant des épidémiologistes de l’InVS, la Cire, l’Inserm et l’IRSN et l’ingénieur du génie sanitaire de la Ddass 91 a été mis en place.

 

Méthode

 

La méthode adoptée, construite à partir des guides internationaux d’investigation des agrégats de pathologies non infectieuses et de l’expérience française, a consisté à dérouler différentes étapes visantà décrire les données sanitaires et le contexte environnemental, de façon graduée, pour répondre à la question posée.

 

Résultats

 

Étape 1 : évaluation du signalement

Les deux leucémies sont d’un type histologique différent. On retrouve dans l’environnement de la commune la présence d’une source potentielle d’exposition à des rayonnements ionisants, facteur de risque avéré de leucémie : le CEA de Saclay. Le contexte environnemental local ne présente aucune autre particularité. L’existence de cette source potentielle de rayonnements ionisants et la survenue rapprochée des deux leucémies ont motivé la poursuite de l’investigation pour validation des cas et des expositions éventuelles.

 

Étape 2 : approfondissement des données sanitaires et environnementales

Cette étape a permis d’écarter la possibilité d’une exposition anténatale commune et n’a pas retrouvé de facteurs de risque communs aux deux enfants et leurs familles qui permettent d’aiguiller les recherches. L’interrogatoire des cas, complété par une campagne de mesure de radioactivité ambiante dans les lieux fréquentés par les enfants et une estimation de la dose à la moelle osseuse attribuable aux rejets d’effluents radioactifs gazeux du CEA de Saclay, n’a pas révélé de surexposition aux rayonnements ionisants des enfants de Vauhallan.

 

Conclusions

 

Les recherches et les mesures environnementales réalisées à Vauhallan n’ont pas permis de supposer un lien entre une exposition environnementale de la population et la survenue des deux cas de leucémie. En l’absence de nouvelles hypothèses, le groupe technique a décidé de ne pas poursuivre les investigations locales mais de maintenir, à titre systématique, la surveillance sanitaire de la commune par une interrogation régulière du Registre national des leucémies et lymphomes de l'enfant. Il est à noter que seules des études à plus large échelle, telles que les trois études nationales de l’Inserm, actuellement en cours, sont à même d’apporter des connaissances nouvelles sur les facteurs de risque des leucémies infantiles ainsi que sur leur distribution spatiale.

 

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