Résultats des analyses de radioactivité effectuées en Corse suite à l'incident de navigation du sous-marin USS Hartford

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28/11/2003

 

Aucun impact radiologique observable lié à l’incident de navigation du sous-marin USS Hartford au nord de la Sardaigne n’a été mis en évidence dans les analyses effectuées par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

 

Les résultats des mesures effectuées par l’IRSN sur trois échantillons (eau de mer et végétaux aquatiques) prélevés dans les bouches de Bonifacio le 18 novembre 2003 par la Direction de la solidarité et de la santé de Corse et de la Corse du sud (DSS) n’ont révélé aucune radioactivité artificielle anormale. Ces résultats sont comparables à ceux mesurés régulièrement sur les échantillons provenant des stations de prélèvement d’Ajaccio et de Bastia.

 

Par ailleurs, les courants enregistrés à large échelle pour la période encadrant la date de l’incident de navigation n’étaient pas propices au transfert d’une éventuelle radioactivité émise depuis la zone d’incident vers les bouches de Bonifacio.

 

Enfin, dans le cadre du réseau OPERA (voir le paragraphe sur la veille en radioprotection ci-dessous) exploité par l’IRSN, des prélèvements exceptionnels ont été effectués le 24 novembre 2003, l’un de moules dans la station de Santa Manza, l’autre de posidonies [1] dans la réserve naturelle de Bonifacio. Ces échantillons sont en cours de mesure, à de très bas niveaux de radioactivité, dans les laboratoires de l’IRSN.

 

Le sous-marin USS Hartford à propulsion nucléaire de l'US Navy avait brièvement heurté le fond de la mer, le 25 octobre 2003, entre les îles sardes de la Maddalena, de Caprera et de San Stefano, à une trentaine de kilomètres au sud de Bonifacio. L’accident n'avait été annoncé publiquement que le 12 novembre 2003.

 

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La veille permanente en radioprotection

 

L‘IRSN participe à la veille permanente en matière de radioprotection. L’Institut assure une surveillance de l’environnement avec trois objectifs principaux : la protection des populations, le contrôle des installations nucléaires et la connaissance des niveaux de radioactivité dans l’environnement.

 

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs réseaux de surveillance et de mesures sont en place :

  • TELERAY : Un réseau de stations automatiques destiné à donner l’alerte en cas de pollution radioactive. Il est consacré à la protection sanitaire des populations. Indépendant des exploitants nucléaires, il compte 180 stations sur tout le territoire français métropolitain et les DOM-TOM, ainsi qu’à l’étranger, notamment dans les pays limitrophes. En cas d'accident, son rôle serait important pour aider les pouvoirs publics dans l'optimisation des interventions et le choix des contre-mesures. Ce réseau concerne la détection permanente du rayonnement gamma dans l’air ambiant.
  • HYDROTELERAY : Un réseau de 6 stations automatiques de mesure en continu de la radioactivité dans l’eau des rivières et des fleuves.
  • SARA : Un réseau de 13 stations automatiques de mesure en continu de la radioactivité des poussières atmosphériques.
  • TELEHYDRO : Un réseau de 10 stations automatiques de mesure en continu de la radioactivité dans les eaux usées.
  • Des réseaux de surveillance de la chaîne alimentaire [2], de l’air (70 stations), des eaux (2700 prélèvements / an), de la faune et de la flore terrestres et aquatiques [3], ainsi qu’une surveillance réglementaire dans l’environnement des sites nucléaires. Ces réseaux permettent de détecter toute anomalie, participent à l’évaluation des doses au public et assurent le contrôle des installations nucléaires.
  • OPERA : Des observatoires de la radioactivité d’origine naturelle et artificielle présente dans l’environnement (y compris à l’état de traces), leurs objectifs sont la compréhension des mécanismes de transferts des radionucléides dans l’environnement ainsi que l’estimation de leurs flux. Opera compte 34 stations qui effectuent périodiquement la collecte d’échantillons sur tout le territoire français (dont Papeete et St Denis de la Réunion) et dans les différents milieux.

 

Notes :

  1. Végétal aquatique très répandue en Méditerranée
  2. 1000 prélèvements de lait par an ; 320 prélèvements de céréales par an
  3. 300 prélèvements par an