Anthony Rondeau reçoit le prix Jean Bricard 2016

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07/09/2016

 

​Anthony Rondeau vient de recevoir à Tours, mercredi 7 septembre 2016, le prix Jean Bricard décerné par l’Association française d’études et de recherches sur les aérosols (Asfera) lors de la 22e Conférence européenne sur les aérosols, EAC-2016 (800 participants, 45 pays représentés).

 

Le prix récompense son travail de thèse - menée à l'IRSN et soutenue le 7 décembre 2015 à Saclay - portant sur l’étude de la mise en suspension aéraulique appliquée à la problématique de la mise en suspension accidentelle de poussières dans le futur tokamak ITER.

 

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Anthony Rondeau recevant le prix © IRSN

 

Ce travail représente une importante contribution à l’étude expérimentale des conséquences d’une perte accidentelle du vide à l’intérieur du tore (se traduisant par une pénétration d’air mélangé à de la vapeur d’eau à très grande vitesse) sur la mise en suspension des particules métalliques - essentiellement du tungstène - produites par érosion des parois du tokamak lors de son fonctionnement, et déposées sur les parois internes de la chambre à vide. Le travail d’Anthony Rondeau a fourni des données expérimentales nouvelles et précises permettant de développer et valider un modèle de mise en suspension (MES) des particules, applicable à basse pression et qui estime la fraction de particules mobilisées lors d’un tel événement.

 

Au Laboratoire de physique et de métrologie des aérosols de l’IRSN (SCA/LPMA) et à l'Université d'Aarhus (Danemark), Anthony Rondeau a effectué des expériences inédites de remise en suspension aéraulique en fonction des paramètres principaux conditionnant les mécanismes mis en jeu : diamètre et masse volumique des particules, pression et vitesse de frottement. Les particules concernées, telles que prélevées dans des tokamaks en exploitation, présentent des diamètres allant de 0,1 à 10 μm. Anthony Rondeau a notamment mis en évidence le comportement particulier des dépôts multicouches et l’agglomération des particules fines, phénomènes conduisant à une fraction de particules mobilisées plus importante que le prédisaient les modèles jusqu’alors utilisés.

 

À l’IRSN, ces résultats ont vocation à être intégrés dans les modèles de calcul qui permettront d’évaluer le risque potentiel d'explosion de poussières lors de scénarios accidentels dans l'installation ITER ainsi que le rendement énergétique de l’explosion et ses conséquences mécaniques, directement corrélés à la quantité de poussières mise en suspension.

 

Chaque année depuis 1998, le prix Jean Bricard est attribué à un jeune chercheur français dont les travaux, réalisés pendant sa thèse, sont considérés par la communauté scientifique des aérosols comme originaux, et dont la valorisation est susceptible d’influencer les travaux futurs dans son domaine. L’Asfera vise ainsi à promouvoir la recherche en science des aérosols, dont le professeur Jean Bricard (1907-1988) est considéré comme le fondateur en France.