Effet de l’exsudation de citrate chez le lupin blanc sur la phytodisponibilité de l’uranium

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08/07/2013

Antoine Tailliez a soutenu sa thèse le 8 juillet 2013 à Cadarache.

Type de document > *Mémoire/HDR/Thèse
La rhizosphère, fraction du sol soumise à l’influence des racines, est une zone dans
laquelle se déroulent d’importants processus physico-chimiques gouvernant les transferts de nutriments du sol à la plante. Elle constitue donc un lieu d’entrée privilégié pour les contaminants parmi lesquels les éléments-traces métalliques. Etant données les ressemblances existant entre nutriments et contaminants, il n’est pas rare que les mécanismes physiologiques mis en place au niveau des racines pour subvenir aux besoins nutritifs des végétaux soient détournés de leur fonction d’origine favorisant ainsi l’absorption d’éléments toxiques néfastes pour leur développement.

L’étude proposée s’inscrit dans un contexte de contamination croissante de la pédosphère et fait le choix d’appréhender cette problématique au travers d’une approche centrée sur la rhizospère et sur les mécanismes qui gouvernent son évolution. Ces travaux se focalisent plus particulièrement sur la relation entre l’uranium – un métal naturel ubiquiste non-essentiel – et le citrate – un acide organique de faible poids moléculaire exsudé par certaines espèces végétales lorsqu’elles poussent sur un milieu carencé en phosphore. Parmi ces espèces particulières le lupin blanc (Lupinus albus) fait office de plante modèle et a donc été choisi en tant que tel. Afin de replacer le travail dans un contexte environnemental, un sol naturellement riche en uranium prélevé à l’affleurement d’une veine de pechblende a été utilisé.

L’objectif principal de cette thèse a donc été de savoir si l’activité racinaire du lupin
blanc est suffisante pour provoquer la remobilisation de l’uranium dans la solution du
sol et favoriser son transfert à l’organisme. Pour répondre à cette problématique, le système sol/plante a été étudié dans son ensemble sur rhizotest et de manière découplée en hydroponie et en réacteurs fermés.

Il a ainsi été démontré que la présence d’uranium dans un milieu de culture contrôlé
(hydroponie) stimule l’exsudation de citrate chez les lupins blancs qui ne sont pas carencés en phosphore et que cette exsudation de citrate favorise la solubilisation de l’uranium dans la solution du sol sous certaines conditions en réacteur fermé. Ces résultats ont pu être confirmés par les observations faites sur rhizotest même si les valeurs obtenues dans ce cas étaient plus nuancées, vraisemblablement à cause de la complexité du sol. Ceci justifie les approches utilisées et met en évidence leur cohérence et leur complémentarité.

Les résultats obtenus ont également permis d’apporter des informations concernant
la toxicité de l’uranium, son internalisation dans les cellules racinaires ainsi que sur son
transfert des racines aux parties aériennes.
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