Variabilité dans la modélisation de la récurrence des séismes et impact sur l'évaluation de l'aléa sismique en France

C. Beauval*, O. Scotti

6ème colloque national AFPS 2003, Palaiseau, France, 01 au 03 juillet 2003

* étudiant en thèse à l'IRSN

L'estimation de l'aléa sismique probabiliste selon la méthode de Cornell repose sur la modélisation de courbes de Gutenberg-Richter (GR). Dans chaque zone source, la récurrence des séismes est décrite par 2 paramètres : le taux annuel de séisme et la pente de la courbe GR, appelée b-value. Les pentes ont été estimées sur 2 intervalles de magnitude différents sur [3 4.5
[en utilisant le catalogue instrumental (40 ans), et sur 3.5+ en utilisant le catalogue total (instrumental et historique, 500 ans). Alors que les résultats sont stables pour les zones sources situées dans les Pyrénées (b autour de 1), les pentes obtenues dans les régions Alpes, Jura et Bassin Rhénan sont beaucoup plus fortes à partir des données instrumentales (b>1.5) qu'à partir du catalogue total (0.5<b<1). Choisir les pentes instrumentales pour un calcul de l'aléa entraînent une sous-estimation de l'aléa qui peut atteindre 60%. Les données historiques sont entachées d'incertitudes importantes, tant sur la détermination de la magnitude que sur l'estimation de la localisation du séisme. Cependant la prise en compte de ces incertitudes larges perturbent peu les modélisations de Gutenberg-Richter sur le catalogue total (variabilité inférieure à 20%) et ne permet pas de retrouver les pentes instrumentales. Une cartographie des pentes de Gutenberg-Richter en s'affranchissant du zonage montre des tendances identiques ; des phénomènes physiques sont probablement à l'origine de ces changements de pente.