Le stress oxydant : un mécanisme pour expliquer la physiopathologie cérébrale induite par une ingestion chronique d'uranium ?

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21/09/2007

Titre du congrès :8ème Colloque International de Radiobiologie Fondamentale et Appliquée Ville du congrès :La Londe Les Maures Date du congrès :16/09/2007

Type de document > *Congrès/colloque
Unité de recherche > IRSN/DRPH/SRBE/LRTOX
Auteurs > BEN SOUSSAN Hélène , GOURMELON Patrick , LESTAEVEL Philippe , ROMERO Elodie , VOISIN Philippe

L'uranium est un métal lourd naturellement présent dans la croûte terrestre. Son utilisation dans le cycle électronucléaire et à des fins militaires a soulevé des inquiétudes concernant les risques sur la santé humaine. La contamination du grand public par l'uranium peut se faire soit par l'eau de boisson soit par la chaîne alimentaire. Actuellement, l'accumulation de ce radionucléide dans différents organes (rein, foie, …) après une contamination aiguë ou chronique est décrite et peut conduire à une toxicité chimique et/ou radiologique. Depuis récemment, le système nerveux central est aussi considéré comme un organe cible de la toxicité de l'uranium. En effet, nous avons montré précédemment qu'après une contamination chronique, l'uranium, non seulement s'accumulait dans certaines structures cérébrales, mais qu'il était aussi capable de perturber le cycle veille-sommeil et la mémoire à court-terme. Néanmoins, jusqu'à présent les études essentiellement descriptives n'ont pas permis d'identifier les mécanismes qui conduisent à ces perturbations neurologiques. Le stress oxydant pourrait jouer un rôle dans ces processus car le cerveau possède de faibles mécanismes de défense anti-oxydante et il est riche en acide gras polyinsaturés, la principale cible pour la peroxydation lipidique. Le but de ce travail est donc d'étudier les effets d'une contamination chronique à l'uranium sur différents paramètres du stress oxydant (enzymes anti-oxydantes, métabolisme du glutathion, NO, …) dans le cortex cérébral. Des rats mâles adultes sont contaminés en continu pendant 9 mois par eau de boisson (1mg d'U.rat-1.j-1) à l'uranium appauvri (UA) ou enrichi (UE 4%). Les résultats montrent une augmentation après contamination à l'UA et une diminution après contamination à l'UE 4% de l'expression génique et/ou de l'activité enzymatique des principales enzymes anti-oxydantes (Catalase, SOD, GPx). La contamination chronique à l'UA ou à l'UE4% entraîne une augmentation du glutathion total. En revanche, le système NO-ergique n'est que faiblement perturbé par les deux types d'uranium utilisé. En conclusion, cette étude confirme que l'uranium est une substance neuro-active, et que des effets différentiels (chimique versus radiologique) doivent être considérés dans la toxicité de l'uranium. Ces résultats démontrent aussi pour la première fois l'importance du stress oxydant dans la physiopathologie cérébrale induite par une contamination chronique à l'uranium à faible dose, même si ce n'est sans doute pas le seul mécanisme d'action de l'uranium.

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