Savoir et comprendre

Les conséquences les plus immédiates : la contamination de l’air

21/05/2012

Dispersion des produits radioactifs dans l’air

 

En cas de rejet accidentel de substances radioactives dans l’atmosphère, une dispersion se produit en fonction des conditions météorologiques, entraînant une contamination de l’air plus ou moins importantes. Cette contamination est élevée à proximité immédiate de l’installation nucléaire à l’origine des rejets et diminue en s’éloignant du point de rejet.

Dispersion atmosphérique des rejets radioactifs. ©IRSN

La concentration des substances radioactives est la plus importante au plus près du point de rejet et au coeur du panache orienté selon la direction principale du vent au moment des rejets. Lorsque les rejets se font en hauteur (cheminée), les substances radioactives atteignent la surface du sol sous l’effet de la dispersion.

 

Cette contamination de l’air se produit pendant toute la durée des rejets (de moins d’une heure à plusieurs jours) et se poursuit quelques temps au-delà, jusqu’à dissipation du panache par dispersion atmosphérique. La mesure de la contamination de l’air s’exprime en becquerels par mètre cube (Bq/m3).

 

Exposition des personnes à la contamination de l’air

 

Les principales voies d’exposition sont :

  • l’irradiation externe par le rayonnement émis par les radionucléides émetteurs gamma dispersés dans l’air (sous forme de gaz ou de fines particules en suspension appelées « aérosols »), y compris ceux présents en hauteur ;
  • la contamination interne par inhalation des aérosols radioactifs présents dans l’air ambiant au niveau du sol.

Les radionucléides inhalés traversent plus ou moins facilement la barrière pulmonaire et sont répartis dans le corps par la circulation sanguine. Certains radionucléides peuvent se concentrer préférentiellement dans certains organes, comme par exemple les iodes radioactifs dans la glande thyroïde. Les radionucléides incorporés irradient les tissus et organes où ils se trouvent, pendant toute la durée de leur présence dans le corps, même après la fin de l’exposition à l’air contaminé. Le temps de persistance dans le corps dépend de la période radioactive du radionucléide et de son élimination plus ou moins rapide par les voies naturelles.

Principales voies d’exposition à la contamination de l’air provoquée par un rejet radioactif accidentel. ©IRSN

Pour une personne et un radionucléide donné, la dose est d’autant plus élevée que la concentration du radionucléide dans l’air est forte et que la durée de la contamination de l’air est longue.

Ainsi, une dose similaire peut être reçue après une courte exposition à une concentration élevée ou une exposition prolongée à une concentration plus faible.

  

Comment réduire les doses reçues par les personnes exposées à un panache radioactif ?

 

Des actions de protection d’urgence, à appliquer peu avant ou pendant les rejets radioactifs, permettent de réduire les doses reçues par les personnes exposées à la contamination de l’air :

  • la mise à l’abri dans un bâtiment en dur avec portes et fenêtres fermées : cette action de protection retarde et réduit temporairement la contamination interne par inhalation (le temps que les radionucléides de l’air extérieur pénètrent à l’intérieur des pièces) et atténue le rayonnement gamma émis par les radionucléides présents à l’extérieur du bâtiment (l’efficacité de cette atténuation dépend des matériaux de construction et de la taille du bâtiment) ;
  • l’évacuation d’urgence permet de soustraire la population à toute exposition du panache si celle-ci peut être mise en oeuvre avant le début des rejets. C’est l’action de protection la plus efficace en cas de contamination importante de l’air ambiant ou de rejets radioactifs prolongés dans le temps (plus d’une dizaine d’heures) ;
  • l’ingestion de comprimés d’iode stable, préalablement distribués à la population potentiellement exposée, permet de réduire la dose équivalente à la thyroïde en cas d’exposition à des iodes radioactifs, notamment l’iode 131. Cette prise d’iode stable, particulièrement indiquée pour les enfants et les femmes enceintes, doit être effective juste avant les rejets radioactifs ou peu de temps après le début de l’exposition, et être accompagnée d’une mise à l’abri pour avoir une efficacité maximale.
Protection apportée par un bâtiment vis-à-vis d’une contamination radioactive de l’air extérieur : les matériaux de construction atténuent le rayonnement gamma et l’entrée des particules radioactives à l’intérieur du bâtiment est retardée.