Savoir et comprendre

Guide d'aide à la décision pour la gestion du milieu agricole en cas d'accident nucléaire : aider les acteurs du monde agricole à intervenir

24/06/2013

(Dernière mise à jour : Juillet 2013)

 

Publié en 2007 et actualisé en 2012, le Guide d’aide à la décision pour la gestion du milieu agricole en cas d’accident nucléaire a vocation à préparer les acteurs du monde agricole à une éventuelle crise. Il les accompagne dans les actions à mettre en place en situation post-accidentelle nucléaire.

 

Depuis 2007, les acteurs du monde agricole disposent d’un manuel d’aide à la décision sur lequel s’appuyer en cas d’accident nucléaire. « Lancé en parallèle des réflexions menées dans le cadre Codirpa [1], le Guide d’aide à la décision pour la gestion du milieu agricole en cas d’accident nucléaire a été rédigé à la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire et de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) », explique David Brouque, chargé de la qualité radiologique des aliments à la DGAL.

 

« Il est le fruit du travail d’un groupe pluraliste associant l’IRSN, l'ASN, la DGAL et les représentants de nombreuses filières agricoles : fruits et légumes, céréales, élevage, vin... ». Le guide répond à un double objectif : d’une part, il vise à favoriser en amont une réflexion des professionnels sur la gestion du milieu agricole en cas de crise nucléaire et, d’autre part, il fournit des informations concrètes pour aider à la définition de stratégies adaptées aux filières, aux types d’accidents et aux territoires affectés.

 

Des fiches descriptives des actions à mettre en œuvre

 

Ce guide rassemble, pour chaque filière, une fiche d’aide à la décision, accompagnée d’une dizaine d’autres qui décrivent les actions envisageables. Sept grandes catégories de productions agricoles ont été retenues : élevages "hors sol" (porcs, volailles et veaux), troupeaux laitiers (ovins, bovins, caprins), troupeaux allaitants (ovins, bovins), vignes et vergers, cultures sous abris (fruits et légumes sous serres et tunnels) et enfin cultures de plein champ et prairies (fruits, légumes, céréales…). Pour chacune d’entre elles, la fiche d’aide à la décision présente les informations essentielles permettant d’appréhender les risques et les mécanismes liés à la contamination (principales voies de diffusion et périodes critiques, répartition temporelle...). Elle explique les enjeux et les stratégies possibles (valorisation rapide, à moyen et long terme ou non-valorisation de la production) en fonction des typologies locales de production et du zonage post-accidentel.

 

Les fiches "actions" détaillent ensuite les différentes options disponibles pour mettre en œuvre la (les) stratégie(s) choisie(s). Elles en précisent l’efficacité, le coût de ​mise en place, ainsi que les contre-indications et les effets négatifs potentiels. Pour les troupeaux allaitants, par exemple, elles décrivent comment calfeutrer les installations et les bâtiments, comment limiter la contamination des aliments concentrés et des fourrages, ou encore dans quelles circonstances déplacer, voire abattre les animaux. « En cas d’accident, les opérateurs du monde agricole et les autorités pourront s’appuyer sur ces fiches pour mettre en place la stratégie retenue », indique David Brouque.

 

Prise en compte des retours d’expérience

 

Une édition enrichie du guide a été publiée en 2012. Elle intègre notamment de nouveaux éléments de doctrine post-accidentelle, actualisés d’après les travaux du Codirpa. « Entre l’ancienne et la nouvelle version, le zonage post-accidentel a par exemple été affiné : désormais, il se compose du périmètre d’éloignement, de la zone de protection des populations et de la zone de surveillance des territoires », illustre David Brouque. « De même pour la définition du phasage, dorénavant partagé entre une étape d’urgence – découpée en phase de menace, de rejet, puis de sortie de la phase d’urgence – et une phase post-accidentelle – composée d’une période transitoire et d’une période de long terme. »

 

Cette édition 2012 compte enfin de nouvelles filières agricoles (betterave sucrière et oléagineux). Les options de gestion y ont également été révisées au regard des retours d’expérience en région. « Outre les remontées spontanées sur le guide, nous nous sommes basés sur les expériences de déclinaison locale des recommandations du Codirpa dans trois départements pilotes (Vienne, Bas-Rhin et Drôme) et sur les résultats d’une étude menée auprès de la filière laitière en Rhône-Alpes, à la demande de la DGAL et de l’ASN », poursuit David Brouque. « Cette étude consistait, entre autres, à recueillir les avis des différents acteurs de la filière sur le guide. Elle nous a permis d’affiner les précautions, les contre-indications et les points négatifs des options de gestion. Une des principales remontées concerne la faisabilité de certaines actions. Les éleveurs ont par exemple souligné la difficulté de calfeutrer les bâtiments dans le cas d’élevages de bovins, où les bâtiments peuvent être très grands et à ciel ouvert. Nous avons donc, dans l’édition 2012, insisté davantage sur le caractère indicatif et non réglementaire de ce guide. »

 

Notes :
1- Codirpa : Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle. Plus d’informations sur le site de l’ASN


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