Savoir et comprendre

Les radionucléides d’origine naturelle

07/01/2013

Parmi les 340 types d’atomes qui existent dans la nature, 70 ont des noyaux instables radioactifs (radionucléides). Il ne reste aujourd’hui qu’une vingtaine de ces radionucléides « primordiaux », ceux de période très courte par rapport à l’âge de la Terre ayant disparu. Ces radionucléides naturels, qui constituent l’essentiel de la radioactivité de l’environnement, se retrouvent dans l’air, le sol, l’eau et les organismes vivants dont l’homme.

 

Il s’agit soit de radionucléides de période radioactive très longue présents sur Terre depuis sa formation (potassium 40, uranium 238, uranium 235, thorium 232), soit de radionucléides créés en permanence dans la haute atmosphère sous l’effet du rayonnement cosmique, qualifiés de radionucléides cosmogéniques (tritium, carbone 14, krypton 85, béryllium 7 et sodium 22). Si la plupart de ces radionucléides se désintègrent directement en éléments stables, non radioactifs, trois d’entre eux (238U, 235U et 232Th) ont plusieurs descendants radioactifs, qui constituent des familles ou chaînes de désintégration comportant chacune entre dix et quinze radionucléides différents.

 

 

Chaîne de filiation de l’uranium 238.

Chaine de filitation de l'uranium

Cas particulier du radon

Le radon (Rn) est un gaz radioactif omniprésent à la surface de la Terre. Il possède trois isotopes naturels (219Rn, 220Rn, 222Rn) descendants des radioéléments présents dans les sols (235U, 232Th et 238U).

 

Le radon 222 sous forme gazeuse, descendant du radium (226Ra) qui est lui-même un descendant de l’uranium 238, est l’isotope le plus présent dans l’atmosphère à cause de sa période radioactive (3,82 jours) suffisamment longue pour lui permettre de migrer dans les sols, depuis la roche qui lui a donné naissance, jusqu’à l’atmosphère. En se désintégrant, le radon émet des particules alpha et engendre des descendants solides eux-mêmes radioactifs (polonium, bismuth, plomb…).

 

Par différents processus physiques, il migre du sol jusqu’à l’air libre et peut s’accumuler dans l’atmosphère plus confinée des bâtiments. L’inhalation du radon et de ses descendants constitue, pour la population française, la première cause d’exposition parmi les sources naturelles de rayonnements ionisants. C’est l’augmentation du risque de cancer du poumon qui motive la vigilance à l’égard du radon dans les habitations et les mines souterraines.

Moyenne par département des concentrations en radio dans l'air des habitations (en becquerel par mètre-cube, Bq/m3).

Moyenne par département des concentrations en radon dans l'air des habitations
(en becquerel par mètre-cube, Bq/m3)

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