Savoir et comprendre

Les réseaux de télésurveillance

23/11/2012

​La surveillance de la radioactivité de l’environnement repose sur deux  réseaux de télésurveillance ayant un rôle de « sentinelle », répartis sur l’ensemble du territoire national, en privilégiant l’environnement proche des principaux sites nucléaires et des grandes agglomérations :

 

  • Téléray pour la télésurveillance de la radioactivité dans l’air
  • Hydrotéléray pour la télésurveillance de l’eau des fleuves.

 

Réseau national de télémesure Téléray

 

Créé en 1991, le réseau Téléray est un ensemble de sondes réparties en métropole et dans les départements et régions d’outre-mer. Il permet de détecter rapidement toute élévation inhabituelle de la radioactivité ambiante. En cas d’accident nucléaire en France ou à l’étranger, il vise à aider l’IRSN à conseiller les pouvoirs publics sur les actions de protection d’urgence à mettre en place.

Le réseau Téléray est constitué en 2017 de près de 400 balises réparties comme suit :

 

  • Près de 100 sondes pour la surveillance globale du territoire, soit une balise par département. Ces sondes permettront d’obtenir des données pertinentes sur la contamination de l’air en cas d’événement accidentel de grande ampleur.
  • Près de 300 sondes pour la surveillance des agglomérations, situées entre 10 et 30 km autour des installations nucléaires. Ces sondes compléteront le dispositif des exploitants qui couvre la zone jusqu’à 10 km autour des sites. 

     

Répartition métropolitaine des balises du réseau TELERAY


 

Au niveau européen, des dispositifs de même nature – leur densité est très variable d’un pays à l’autre - sont exploités par les autres états et mutualisés au sein de la plate-forme d’échange de données radiologiques EURDEP (European Radiological Data Exchange Platform) de la Commission européenne.

 

Principe de fonctionnement d'une balise TELERAY

 

Les sondes Téléray, sensibles aux rayonnements gamma, fournissent une mesure du débit d’équivalent de dose gamma ambiant exprimée en nSv/h  (plage de mesure 10 nSv.h-1 à 10 Sv.h-1).  Les données acquises sont retransmises en temps réel, 24h/24 et de manière sécurisée à la salle de télésurveillance de l’IRSN située au Vésinet (Yvelines). Elles sont également archivées dans la durée.

 

Comprendre une mesure de débit de dose gamma ambiant

Les sondes implantées sur les sommets présentent des valeurs de débit de dose sensiblement supérieures à la moyenne nationale, du fait de l'action conjointe des rayonnements telluriques et cosmiques. Au contraire, le débit de dose moyen mesuré en région parisienne est très faible, à la fois en raison des basses altitudes et de la nature des terrains de type sédimentaire, pauvres en minéraux radioactifs naturels.

Les valeurs moyennes des mesures près des sites nucléaires sont similaires à la moyenne des mesures réalisées sur l’ensemble du territoire national.

Moyennes des mesures de débit de dose gamma ambiant au cours de l'année 2009

 

Centre de télésurveillance et gestion des alarmes

 

Dès qu’une mesure dépasse une valeur seuil (150 nSv/h au-dessus des mesures habituelles), une alarme se déclenche au centre de télésurveillance. Ce dernier va analyser la mesure pour identifier l’origine de l’alarme : rejet accidentel, source radioactive passant à proximité de la balise, phénomène naturel ou dysfonctionnement. Dans le cas où le rejet accidentel est confirmé, l’information est transmise à l’ingénieur d’astreinte de l’IRSN qui alertera les autorités et les pouvoirs publics compétents. Les mesures de débit de dose gamma sont disponibles dès le lendemain de leur acquisition sur un site internet dédié.

 

Amélioration de la surveillance

 

Un vaste programme de rénovation du réseau Téléray est en cours depuis 2010. Il consiste à remplacer les balises anciennes déployées au lendemain de l’accident de Tchernobyl par des équipements plus fiables et plus précis. Il porte également sur une refonte totale de son système de transmission et d’exploitation des données.

 

L’IRSN s’est enfin engagé dans un renforcement de la couverture du territoire pour atteindre en 2015 un parc d’environ 400 balises de nouvelle génération. 

 

Réseau environnemental de dosimètres RPL

 

Le réseau de dosimètres environnementaux permet d’effectuer la surveillance de la dose externe due au rayonnement gamma ambiant à l’aide de dosimètres photoluminescents.

 

Développé à partir de 1985, le réseau est en cours d’évolution vers un système plus performant basé sur la radio photo luminescence (RPL), une technologie déjà utilisé pour le suivi de la dosimétrie des travailleurs. Pour ce faire, une collaboration a été initiée avec le Laboratoire de dosimétrie de l’IRSN (LDI), afin de remplacer l’ancien système de mesure qui utilisait la thermoluminescence (DTL). 

 

Le déploiement des nouveaux équipements a débuté en 2012 par l’implantation d’un dosimètre RPL dans chaque ville de plus de 10 000 habitants, conduisant à conserver 150 points sur les 900 que comptait initialement l’ancien réseau DTL. À terme, l’IRSN disposera ainsi d’environ 500 points de surveillance, complément idéal du réseau Téléray.

 

Réseau de télésurveillance des fleuves Hydrotéléray

 

Le réseau Hydrotéléray, mis en place en 1993, assure une surveillance radiologique en continu de l’eau des sept principaux fleuves français recevant les effluents des centrales nucléaires, en amont de leur débouché en mer ou de leur sortie du territoire national.

 

Ce réseau a pour objet de vérifier en permanence que l’eau de ces fleuves ne présente pas d’activité anormalement élevée, en lien avec une éventuelle situation accidentelle sur une installation nucléaire, avant leur sortie du territoire national.

 

Chacune des stations comprend un dispositif permettant le prélèvement continu de l’eau du fleuve, avec un débit de l’ordre de 6 à 10 m3/h, et une mesure directe par spectrométrie gamma (détecteur à l’iodure de sodium) sur un temps d’intégration de 2 heures. 

 

Les limites de détection sont d’environ 0,5 à 1 Bq par litre pour le césium 137 (137Cs), l’iode 131 (131I) et le cobalt 60 (60Co). Les données sont automatiquement analysées, stockées et retransmises au centralisateur du site IRSN du Vésinet.

 

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