Savoir et comprendre

Démantèlement du réacteur Chooz A : trois étapes et quatre points d’arrêt

28/01/2013

2007-2022 : durant quinze années, les structures de l’installation nucléaire du réacteur Chooz A seront progressivement découpées et évacuées selon un calendrier précis et des étapes identifiées.

 

Si la déconstruction de certains bâtiments conventionnels peut commencer dès l’arrêt du réacteur, le démantèlement complet ne débute qu’une fois l’obtenti​on d’un décret d’autorisation. Le site de Chooz A l’a obtenu le 27 septembre 2007.


Les grandes étapes
 

Initialement, le démantèlement complet prévoyait  trois grandes étapes : 

 

  • la déconstruction, de 2007 à 2016, qui s’achèvera quand tous les colis de déchets radioactifs auront été évacués ;
  • la surveillance des drains de rocher des cavernes d’implantation du réacteur (eaux ruisselantes), de 2016 à 2021 ;
  • la finalisation de la déconstruction et la réhabilitation du site après 2022.

 

Le démantèlement de la cuve doit désormais s’achever en 2021.
 

les dates clés du démantèlement de Chooz A. Crédit : Hervé Bouilly/IRSN - Source IRSN  


Paradoxe du processus, il faut parfois construire de nouveaux équipements pour déconstruire les anciens. A Chooz A, outre l’installation temporaire d’entreposage de gros composants créée en 2009, des travaux d’aménagement ont été nécessaires comme la création, entre 2007 et 2008, d’un nouveau système de ventilation. Ce n’est qu’ensuite que la déconstruction progressive des parties contenant de la radioactivité a pu démarrer. 
 

Un travail mené en sous-étapes successives : en 2011, par exemple, la déconstruction a été centrée sur la caverne du réacteur, avec la découpe du circuit primaire principal et la préparation de l’extraction des quatre générateurs de vapeur de 110 tonnes chacun. Début 2011, le premier d’entre eux a été soulevé, couché puis extrait ; fin 2012, les quatre générateurs étaient couchés, et deux d’entre eux ont été expédiés au centre de stockage des déchets de très faible activité de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Il reste aujourd’hui à démanteler la cuve, puis la station de traitement des effluents, et à assainir les ouvrages souterrains.


 

Des points d’arrêts

 

Face à la complexité du chantier, quatre points de rendez-vous intermédiaires ont été fixés par le décret d’autorisation de démantèlement, en amont d’étapes marquantes ou de phases jugées plus sensibles, parce que difficiles ou inédites [1] : le démantèlement des générateurs de vapeur, la déconstruction de la cuve, l’étape de surveillance et l’étape finale.
 

Par exemple, pour le démantèlement des générateurs de vapeur,  début 2010, le dossier a  été formalisé par EDF et à donné lieu à une instruction de neuf mois par les experts de l’IRSN. Celle-ci comprenait à la fois des visites de terrain par les experts de l’Institut, mais aussi des échanges techniques, parfois très détaillés. Au final, sur la base de l’avis technique de l’IRSN, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) décide ou non de lever chacun des quatre points d’arrêt définis ainsi que d’éventuelles conditions particulières associées.
 

Afin que les instructions ne retardent pas le calendrier du démantèlement, EDF prépare le dossier destiné à la levée du point d’arrêt suivant en parallèle de la réalisation de l’étape précédente. Pendant la gestion de l'extraction et de la décontamination des générateurs de vapeur, EDF préparait déjà le dossier du démantèlement à venir de la cuve de Chooz A.

Notes :
1- Pour rappel, Chooz A est le premier réacteur à eau sous pression en cours de démantèlement en France.

 

Pour en savoir plus :