FAQ Effets des faibles doses de radioactivité

  • Les études épidémiologiques menées pendant plus de 60 ans sur près de 90 000 survivants des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki ont montré avec certitude que le risque de cancers augmente de manière significative chez les personnes ayant reçu une dose de rayonnements ionisants supérieure à 100 mSv. On a aussi évalué l’effet déterministe (brûlures…) qui s’observe lors d’une irradiation massive et de courte durée.

    En dessous de 100 mSv, les études n’ont pas établi de façon indiscutable l’existence d’une relation entre dose de rayonnements reçus et risque de cancers ou maladies non cancéreuses notamment en raison des incertitudes qui accompagnent ce type d’étude. C’est pourquoi cette valeur de 100 mSv a été choisie pour définir schématiquement le domaine des « faibles doses ».

  • Il existe de nombreuses sources d’exposition à la radioactivité. Naturelle, provenant par exemple du granite qui contient d’infimes traces d’uranium, lequel, en se désintégrant, produit du radon, un gaz radioactif qui émane de la roche et se retrouve naturellement présent dans notre atmosphère.

    D’autres sources sont artificielles. Ainsi les travailleurs du nucléaire ou encore les professionnels de santé sont exposés. Tout comme une personne se prêtant à des examens d’imagerie médicale, comme une radiographie ou un scanner.

  • Un Français reçoit au total une dose annuelle moyenne de l’ordre de 3,7 mSv. Cette dose est due à l'exposition à la radioactivité naturelle (radon, rayonnements telluriques, rayonnements cosmiques), à l'exposition médicale et à l'exposition aux radionucléides artificiels.

    Cette valeur, qui dépend de l’emplacement géographique et du mode de vie, est à considérer comme un indicateur macroscopique – à l’échelle de la France entière - et n’est pas applicable à un groupe de personnes en particulier.

  • Il faudrait, pendant une année entière, avoir un débit de dose de 114 nanosievert par heure (nSv/h) pour atteindre la limite d’exposition du public qui est de 1 millisievert par an (mSv/an) en dehors des expositions médicales et naturelles.

    A partir de 10 mSv, on préconise une mise à l’abri des populations. Cette dose représente 3 fois la dose annuelle reçue par la population française.

    Au-delà de 50 mSv, l’évacuation est recommandée. Cela représente 15 fois la dose reçue par an par la population française.

    Pour la population, on parle de fortes doses au-delà de 100 mSv, c’est-à-dire 30 fois la dose reçue par an par la population française.

    Pour les travailleurs du nucléaire, la limite réglementaire d'exposition est en France de 20 mSv/an.

    Une exposition à une dose de 100 mSv/an peut être autorisée pour des interventions techniques d’urgence et de 300 mSv/an pour une intervention de secours à victimes.

    Pour un niveau inférieur à 100 mSv, aucun effet à long terme sur la santé n’a été démontré.

    Au-delà de 100 mSv, des effets à long terme des rayonnements ionisants ont été démontrés par des études épidémiologiques (étude des populations d’Hiroshima et de Nagasaki).

    1000 mSv est une dose très élevée qui correspond à 1 Gray. Ce niveau d'exposition à la radioactivité a un effet direct sur la santé et implique un risque pour la vie de la personne exposée dans les semaines et les mois qui suivent. A partir de ce niveau de dose, les rayonnements ionisants commencent à détruire la moelle osseuse. Ils atteignent les cellules souches et entrainent une diminution des plaquettes sanguines et des globules blancs. 

  • Il n’existe pas de dose de rayonnements à partir de laquelle l’individu exposé développe automatiquement un cancer radio-induit.

    Par contre, un individu exposé aux rayonnements possède une probabilité de développer un cancer et cette probabilité augmente avec la dose reçue.

  • Les premiers travaux approfondis sur les conséquences d’une irradiation importante ont débuté avec le suivi des victimes d’Hiroshima. Ils ont montré le développement de cancers au sein de cette population.

    Depuis, de nombreuses études biologiques ou écologiques ont été menées, et notre connaissance des effets de la radioactivité sur l’homme ou sur l’environnement (flore et faune) ne cesse de progresser. Pourtant de nombreuses questions restent sans réponses, comme celle des effets des faibles doses.

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  • L’absence d’effets décelables lors d’études épidémiologiques menées jusqu’à présent ne permet pas d’exclure l’existence de risques pour les êtres vivants. De plus amples recherches sont indispensables.

    Pour identifier ces risques biologiques et/ou pathologiques, il faut mener des recherches complexes et nécessairement longues associant travaux épidémiologiques, cliniques et expérimentaux. Seules la diversité et la complémentarité des approches permettront d’en savoir plus.

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  • L’exposition à la radioactivité naturelle vient s’ajouter aux éventuelles expositions professionnelles, médicales ou accidentelles. Il est donc difficile d’identifier l’impact respectif des unes et des autres.

    Par ailleurs, de nombreuses pathologies, et notamment des cancers, surviennent tout au long de la vie pour des raisons génétiques ou environnementales sans rapport avec une irradiation.

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  • L’extrapolation des effets des fortes doses à ceux des faibles doses ne reflète absolument pas la réalité.

    Étudier les effets liés à de faibles expositions chroniques est donc primordial. C’est pourquoi la Commission européenne finance désormais ces recherches et de plus en plus d’équipes lancent des programmes.

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  • Actuellement, la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) recommande que la population générale ne soit pas exposée à plus de 1 mSv par an ajouté à l’exposition naturelle. Pour les travailleurs, le seuil maximal recommandé est de 20 mSv par an.

    Ces seuils ont été fixés pour gérer les risques de manière optimale à un coût acceptable. Tester la pertinence du système de radioprotection actuel par des travaux scientifiques axés sur des résultats constatés permettra de juger du besoin éventuel d’ajuster les normes. Il est en effet essentiel que les mesures de protection reposent avant tout sur des connaissances scientifiques acquises dans le cadre d’études expérimentales, cliniques ou épidémiologiques.

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  • Conduire des travaux scientifiques sur les effets d’une exposition chronique à de faibles doses n’est pas aisé. Les effets sont peu visibles et l’impact sanitaire éventuel ne peut être observé que sur le long terme. Par ailleurs, les études sont lourdes à mettre en place, soit parce qu’elles demandent de suivre de vastes cohortes sur plusieurs dizaines d’années, soit parce que la recherche expérimentale est coûteuse et délicate à réaliser. Pour autant, ces travaux sont indispensables pour connaître et prévenir les risques sur l’homme.

    Pour cela, une étude portant sur 30 000 enfants de moins de 5 ans lors de leur premier examen irradiant a été lancée en janvier 2009 en collaboration avec 18 hôpitaux français. En connaissant les examens subis par chaque enfant, on calcule les doses reçues. Puis, avec le registre national des cancers et des leucémies pédiatriques, on pourra identifier les enfants développant des cancers. Il est très important de travailler sur le suivi des enfants exposés car ils sont plus sensibles que les adultes aux rayonnements.

    Les enfants sont aussi l’objet d’une étude sur l’exposition environnementale. En collaboration avec l’Inserm, l’IRSN s’intéresse ainsi à des enfants vivant à proximité de sites nucléaires, la question des leucémies chez les enfants vivant à proximité des centrales nucléaires remontant aux années 1980. Une autre étude, portant sur le radon dans les habitations, a montré qu’il existe bien un lien entre le radon dans les maisons et le cancer du poumon.

    Depuis 2005, l’IRSN a également lancé un programme de recherche appelé Épice (Évaluation des pathologies induites par une contamination par le césium) qui suit les enfants vivant sur les territoires russes contaminés à la suite de l’accident de Tchernobyl afin d’évaluer leur contamination par du césium 137. Ce programme est destiné à recenser les pathologies non cancéreuses, en particulier arythmies cardiaques et cataractes, afin de confirmer ou d’infirmer l’existence d’un lien de cause à effet.

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