FAQ Accident de Tchernobyl

  • Le samedi 26 avril 1986 à 1h23 du matin, le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl en Ukraine a explosé.

    Plus d'informations sur l'accident de la centrale de Tchernobyl.

  • La catastrophe a été immédiatement visible sur le site et aux alentours. Mais les autorités soviétiques n’ont pas informé les autres pays. C’est ainsi que les Européens ne l'ont appris que deux jours plus tard.

    Ainsi, par exemple, des ouvriers de la centrale nucléaire suédoise de Forsmark ont été détectés "positifs" à la radioactivité lors d'un contrôle à leur prise de service, le matin du lundi 28 avril 1986. Après examen, il est apparu qu'il ne s’agissait pas d’une fuite locale mais d’un accident en Ukraine.

  • Une faible partie du combustible contenu dans le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl a été pulvérisée dans l’atmosphère. Le reste a été recouvert par quelque 5 000 tonnes de matériaux divers : sable, dolomite, plomb, carbure de bore. Pendant dix jours, le graphite a toutefois continué de brûler. En refroidissant, l'ensemble a formé une lave appelée tchernobylite. Celle-ci s’est écoulée formant des « pattes d’éléphant ».

    Les trois autres réacteurs sont aujourd’hui arrêtés définitivement et sont en cours de démantèlement. Les combustibles usés sont stockés sur le site.

  • Il est très improbable qu’une centrale occidentale puisse exploser comme la centrale de Tchernobyl. En effet, l’examen des causes de la catastrophe a révélé des défauts de conception sur le réacteur RBMK qui équipait la centrale, ainsi que des défauts de construction et d’exploitation.

    Aujourd'hui, l'explosion d'un autre réacteur de type RBMK est beaucoup moins probable qu’elle ne l'était en 1986 car de nombreuses améliorations ont dépuis été apportées à ces centrales pour faire progresser la sûreté. Ces améliorations concernent les systèmes de sécurité des réacteurs, ainsi que leurs modalités d’exploitation et l’organisation du contrôle par les autorités.

  • Les autorités soviétiques de l'époque ont essentiellement accusé les opérateurs et la direction de la centrale. Plus tard, dans le cadre de la politique d’ouverture du régime (la perestroïka), des responsables de la sûreté présenteront un tableau plus nuancé, suggérant que l’accident avait des causes à la fois  « scientifiques, technologiques, socio-économiques et humaines ».

     La conception même du réacteur présentait des fragilités de sûreté et la culture de sûreté était déficiente.

  • Oui. Les autorités soviétiques ont tenu un procès où furent condamnés le directeur de la centrale de Tchernobyl, son adjoint qui aurait dû vérifier les manœuvres qui ont mené à l’accident, l’ingénieur responsable du réacteur n°4 cette nuit du 26 avril 1986, ainsi que le chef de quart et le chef de l’atelier réacteur.

  • Les chiffres publiés suite à la catastrophe ont varié de 2 milliards de roubles en 1986 à 17 milliards de roubles en 1991. Ces chiffres couvriraient les interventions, la perte de production pour le secteur électrique et les coûts sanitaires. Il est délicat de traduire les roubles d’il y a vingt ans en euros d’aujourd’hui, mais l’ordre de grandeur pourrait être de 30 milliards d’euros de 2006.

    Les chiffres présentés depuis les années 2000 par les pays concernés par la catastrophe sont d’une toute autre ampleur. Ils prennent en compte l’ensemble des actions de réhabilitation du site et le traitement des personnes concernées. La Biélorussie a ainsi estimé le coût à 235 milliards de dollars sur 30 ans. L’Ukraine donne un chiffre de 201 milliards de dollars sur cette période, et les chiffres de la Russie sembleraient avoisiner 20 milliards de dollars.

    Ces trois estimations ne sont pas comparables entre elles. Mais elles permettent probablement de dégager un ordre de grandeur sur 30 ans de l'ordre de 300 à 500 milliards de dollars.