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Avis de l’IRSN sur les études relatives à la gestion des matières radioactives transmises dans le cadre du Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR)

06/08/2012

A la demande de l’ASN, l’IRSN a analysé les études relatives aux filières de gestion des matières valorisables remises par AREVA, Rhodia, EDF et le CEA, en application du PNGMDR. Les matières concernées sont l’uranium appauvri, l’uranium de recyclage issu du traitement des combustibles usés (URT) ainsi que les matières thorifères. Les études explorent le cas où celles-ci seraient à l'avenir qualifiées de déchets. L’avis de l’IRSN porte plus spécifiquement sur la pertinence de l'inventaire chimique et radiologique et de l’option technique de stockage retenue.

 

L’IRSN estime que l’ordre de grandeur des quantités considérées par les exploitants (respectivement 250 000 tonnes, 20 000 tonnes et 38 000 tonnes pour l’uranium appauvri, l’URT et les matières thorifères) est pertinent et que la description de leurs principales caractéristiques physiques, chimiques et radiologiques est suffisante à ce stade.


L’activité massique des matières concernées (de quelques kBq/g pour les thorifères à 100 kBq/gU pour l’URT) et leur contenu en radionucléides à vie longue conduisent les exploitants à retenir un stockage en couche argileuse, à environ 15 mètres de profondeur. Pour un tel stockage, l’IRSN considère que les évaluations présentées ne permettent pas de conclure à l’absence d’impact radiologique et chimique significatif. En effet, compte tenu de la nature des matières étudiées, le risque persistera sur une durée très longue pour laquelle le stockage proposé ne peut pas être considéré comme pérenne. L’IRSN juge ainsi la profondeur retenue trop faible au regard des altérations envisageables à long terme du fait des activités humaines et des phénomènes naturels d’ordre géologique ou climatique.


Aussi, l’IRSN recomman​de que les exploitants approfondissent leur réflexion en y intégrant une discussion des conditions favorables au confinement et à l’isolation des matières uranifères et thorifères sur une durée aussi longue que possible. Ces études devront s’appuyer sur les connaissances scientifiques disponibles (sur l’évolution géochimique des matières, les mécanismes de transferts en milieu géologique, l’évolution géodynamique…) ainsi que sur l’expérience issue de l’étude des stockages de résidus miniers ou des sites présentant des niveaux d’activité naturelle élevés.