Savoir et comprendre

Déchets et colis de matière radioactive : l’enjeu majeur du risque incendie

19/08/2015

​​​Le risque incendie pour le projet du centre de stockage profond de déchets radioactifs Cigéo est très spécifique. Autre situation : les colis de transports de matières radioactives peuvent subir des feux à 800°. Dans les deux cas, les équipements sont soumis à la même démarche d’analyse de sûreté que les autres installations nucléaires.
 

Le Centre industriel de stockage géologique de déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue (Cigéo), que l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) projette de construire à partir de 2020, est soumis à la même démarche d’analyse de sûreté que les autres installations nucléaires.

Les études réalisées et le retour d’expérience ont conduit à considérer la maîtrise du risque incendie comme un enjeu majeur. En effet, un stockage géologique cumule les risques propres au milieu nucléaire et ceux des installations souterraines, comme les mines ou les tunnels.
 


Difficulté d’accès au foyer et de gestion de la ventilation
 

En décembre 2014, l’incendie a fait l’objet d’un examen spécifique par le groupe permanent d’experts pour les déchets et par celui pour les laboratoires et usines. L’IRSN a publié en avril 2015 le rapport « Examen de la maîtrise des risques en exploitation au niveau esquisse du projet Cigéo ».
 

 « Le rapport met l’accent sur les dispositions à prendre pour éviter le scénario le plus redouté : la propagation d’un feu en zone nucléaire entraînant la dispersion de radioactivité dans le site de stockage et à l’extérieur de celui-ci », relève Delphine Pellegrini, experte à l’IRSN.
 

« Un incendie non maîtrisé dans Cigéo se caractériserait par des effets augmentés de ‘four’ et probablement de pression, une progression rapide des fumées le long des puits d’accès et des galeries situées à plusieurs centaines de mètres sous terre, commente Delphine Pellegrini. Le milieu souterrain augmente la difficulté d’accès au foyer et de gestion de la ventilation. » 
 

Des nouveaux travaux de recherche à venir 
 

L’analyse de ces risques se traduit par des recommandations concrètes pour la conception de l’ouvrage. Par exemple, les alvéoles de stockage des colis de déchets qui présenteraient un risque de réactions exothermiques – autrement dit, une production de chaleur – devront être équipées de systèmes de surveillance afin de détecter une élévation de température et de réagir dans des délais aussi brefs que possible.
 

L’Institut adapte aujourd’hui sa recherche et développement aux enjeux de sûreté de Cigéo. L’un des principaux objectifs est d’acquérir des connaissances et des outils de modélisation pour réaliser les contre- expertises sur le risque incendie de l’installation. 

 

Prise en compte du risque incendie dans le transport de matières radioactives
 

Dans les transports de matières radioactives, les capots qui doivent amortir les chocs d’un colis doivent en parallèle assurer une protection thermique des joints d’étanchéité. Des objectifs de sûreté qui sont prise en compte dans les tests de résistance réalisés par l’IRSN.
 

Que devient un colis de transport après 30 minutes de feu à 800 °C ?

Les colis de transport de matières radioactives subissent une épreuve thermique avec une exposition de 30 minutes à un feu enveloppant de 800 °C. L’IRSN a analysé l’influence de la poursuite de la combustion du bois, présent dans les capots amortisseurs, après le test. Il s’agissait d’évaluer l’augmentation associée de la température des joints d’étanchéité situés à proximité.
 

Risque incendie dans le transport de matières radioactives