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L’exposition moyenne des Français et les facteurs de variation

16/09/2016

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En France métropolitaine, une personne reçoit en moyenne 4,5 millisieverts par an (mSv/an). Près des deux tiers de l’exposition sont liés à des sources naturelles et plus d’un tiers aux examens médicaux dont bénéficie la population française. Il existe néanmoins des différences importantes d’un individu à l’autre. 

Ce chiffre représente l’exposition permanente à des rayonnements ionisants d’origine naturelle ou artificielle. Une exposition qui ne prend en compte ni celle liée à l’activité professionnelle ni l’exposition à de fortes doses de radioactivité reçue lors de traitements médicaux par radiothérapie.

 

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L’exposition est exprimée en dose efficace. Cette dernière tient compte de la quantité d’énergie et de la nature des rayonnements reçus en une année par l’ensemble des organes du corps. Cette unité de référence sert aux spécialistes de la radioprotection pour évaluer les effets possibles sur la santé de l’exposition à une source de radioactivité.

Car, pour réaliser le bilan de « l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants », toutes les voies d’exposition ont été prise en compte par l'IRSN, et dans toute leur variabilité. L’Institut a intégré la nature des sources d’exposition – naturelles ou artificielles – et le mode d’exposition aux rayonnements - inhalation, irradiation externe ou ingestion.

 

La radioactivité naturelle plus élevée

Même si l’usage des rayonnements ionisants est croissant dans l’industrie et dans le milieu médical, la radioactivité naturelle représente les 2/3 de l’exposition moyenne en France métropolitaine avec une dose efficace de 3 mSv/an, contre 1,5 mSv/an pour la radioactivité artificielle.

C’est néanmoins une source d’origine artificielle, en l’occurrence les examens de diagnostic médical (médecine nucléaire, scannographie, radiographie), qui contribue le plus fortement à l’exposition moyenne des individus. En divisant par la population la dose annuelle associée au nombre total d’actes réalisés, la dose moyenne est estimée à 1,5 mSv par an, soit 34 % de l’exposition moyenne d’une personne en France.

À représentant le tiers de l’exposition moyenne, le radon, un gaz radioactif naturel qui émane du sol et peut se concentrer dans les bâtiments, est la deuxième source d’exposition la plus importante en France métropolitaine. La dose moyenne par habitant s’établit à 1,4 mSv/an, avec néanmoins d’importantes disparités régionales.

Viennent ensuite l’exposition au rayonnement émis par les éléments radioactifs présents dans les roches et les sols (14 % de l’exposition moyenne) due aux éléments radioactifs présents dans la croûte terrestre, l’ingestion d’éléments radioactifs (12 %) présents naturellement dans les denrées alimentaires, les eaux de boisson et le tabac, et enfin l’exposition aux rayonnements cosmiques (7%) qui provient de l’espace.

En revanche, les activités industrielles et militaires induisent une dose négligeable (moins de 1% de l'exposition moyenne). Ces éléments proviennent des retombées anciennes des essais atmosphériques d’armes nucléaires (effectués entre 1945 et 1980) et de l’accident de Tchernobyl (en mai 1986), ainsi que des rejets des installations nucléaires, mais dans un rayon de quelques kilomètres seulement autour de ces sites.

Radon, rayonnements telluriques et denrées alimentaires : trois sources d'exposition naturelle à la radioactivité  

 La radioactivité naturelle représente les 2/3 de l’exposition moyenne, notamment le radon, un gaz radioactif naturel qui se concentre dans les bâtiments en émanant du sol

 

Tous exposés différemment

D’une personne à l’autre et/ou d’une année à l’autre, l’exposition peut varier de façon significative. Naturelles ou artificielles, les sources d’exposition sont influencées par des facteurs aussi divers que le lieu d’habitation, les habitudes de vie et alimentaires ou encore le nombre et la nature des examens médicaux.

Il n’est pas indifférent d’habiter en montagne ou en plaine, en Corse ou en région parisienne. En effet, l’exposition aux rayonnements cosmiques augmente avec l’altitude. Celle liée aux rayonnements telluriques dépend quant à elle de la nature des sols. Cette dernière influence également la quantité de radon libérée, plus importante dans le Massif Central, en Bretagne ou encore dans les Vosges ou encore dans certaines partie de la Corse et des Alpes..

« Dans un même département, la dose due au radon varie très fortement d’une commune à l’autre », ajoute Géraldine Ielsch, spécialiste de l’exposition au radon à l’IRSN. Par ailleurs, les caractéristiques du bâti et le mode de vie influencent fortement l’exposition. Par exemple, favoriser le renouvellement d’air du bâtiment diminue la dose reçue.

Le mode de vie joue un rôle important pour d’autres sources d'exposition. Voyager en avion augmente l’exposition aux rayonnements cosmiques. Autre situation : la dose par ingestion de denrées est plus importante chez une personne qui consomme des poissons et des fruits de mer, plusieurs fois par semaine. Par comparaison, les denrées terrestres (viande, laitage, légumes, fruit) sont naturellement moins riches en éléments radioactifs.

 

Réaliser un examen médical ou voyager régulièrement en avion peut faire varier de façon significative l'exposition d'une personne à l'autre et/ou d'une année sur l'autre. Mais, vivre à proximité d'une centrale a peu d'effet sur l'exposition

 

Examens médicaux : un bénéfice plus qu’un risque

La dose due aux examens de diagnostic médical de type scanner, radiographie ou  médecine nucléaire est très différente d’une personne à l’autre, d’un acte à l’autre, voire d’une année sur l’autre.

En 2017, 45 % de la population a été exposée aux rayonnements ionisants dans un contexte de diagnostic médical conduisant à des expositions externes (radiographie conventionnelle, mammographie, scanographie, radiologie interventionnelle à visée diagnostique spécifique) ou internes (imagerie après administration de radionucléides). La dose reçue peut varier d’environ 0,1 mSv pour une radio pulmonaire à 15 mSv pour un scanner abdomino-pelvien ou un TEP-scanner(29), pour ce qui concerne les examens les plus courants(30). De plus, pour un même examen, il existe une grande disparité des doses reçues selon la pratique médicale, la qualité des appareils, la morphologie des patients… 
 
Le bilan de l’IRSN​ montre que l’exposition liée aux examens médicaux reste stable à 1,5 mSv/an entre 2015 et 2017. 
 

Dans tous les cas de figure, le bénéfice des actes médicaux de diagnostic reste largement supérieur au risque lié à la dose reçue pour réaliser ces actes.

 

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