Incendies de forêts en Russie : très faible risque de contamination pour la France

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06/08/2010


Les réseaux de surveillance radiologique de l'IRSN ont été mis en alerte. L'IRSN, en coopération avec Météo France, suit l'évolution des masses d'air et dispose de modèles permettant de suivre le trajet d'une éventuelle contamination atmosphérique.

Les autorités russes ont annoncé le jeudi 5 août 2010 surveiller particulièrement la région de Bryansk (à environ 380 km au sud-ouest de Moscou, à la frontière avec l'Ukraine et le Biélorussie), car « si un incendie s'y déclarait, des substances radioactives pourraient s'envoler avec la fumée et une nouvelle zone polluée apparaîtrait ». Ces zones contaminées sont situées à environ 200 km au sud-ouest de Bryansk.

 

Carte de situation de la Russie. © Google Earth

Carte de situation © Google Earth


Si les incendies de forêts actuellement en cours en Russie touchaient des zones contaminées par les retombées radioactives de l’accident de Tchernobyl survenu en 1986, le risque serait une contamination de l’air par la remise en suspension de particules radioactives (notamment de césium 137) lors de la combustion du bois.

En tout état de cause, les quantités de Césium (et à moindre degré de Strontium 90) qui pourraient être remises en suspension par des feux de forêt seraient sans commune mesure avec celles rejetées par le réacteur de Tchernobyl accidenté en 1986 [1].

 

Les traces de radioactivité qui pourraient alors être mesurées en France seraient trop faibles pour représenter un risque pour la santé et l'environnement, comme l’a déjà montré un épisode précédent de feux de forêts en Russie, Biélorussie et Ukraine en septembre 2002.

Figure : Évolution de l’activité moyenne du césium 137 de l’air en France

Figure : Évolution de l’activité moyenne du césium 137 de l’air en France de mai à octobre 2002 et moyenne annuelle


Toutefois, il faut souligner que ces niveaux de radioactivité du césium 137 mesurées en France lors des épisodes d’incendie dans les pays de l’Est, ont été dix à cent millions de fois plus faibles que le niveau de radioactivité naturelle dû à la présence permanente de radon dans l’air [2].

Néanmoins, il convient de remarquer qu’en raison de leur très faible niveau de concentration, ces particules radioactives nécessitent pour être détectées des stations de prélèvement d’aérosols à grand débit (stations du réseau OPERA-Air).

Les filtres recueillant les particules doivent alors faire l’objet de traitement au sein de laboratoires de haute performance, et être analysés pendant plusieurs semaines. Il ne s’agit donc pas d’une mesure de radioactivité en temps réel, comme celle réalisée par le réseau d’alerte TELERAY destiné à détecter des niveaux de radioactivité beaucoup plus élevés.

 

 Notes :

  1. Consulter les dossiers sur l’accident de Tchernobyl
  2. Pour plus d’information, lire notre fiche d’information du 5 août 2010 Incendies de forêts dans les pays de l’Est : mesures de la contamination de l’air par l’IRSN