Risque Radon : premiers bilans du programme pilote initié en Haute-Vienne

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21/03/2017

« Radon : changeons d’air, relevons le défi », le programme pilote mené depuis décembre 2015 dans la communauté de communes ÉLAN en Haute-Vienne, près de Limoges, vient d’entrer dans sa dernière phase. Elle permettra de mesurer l’efficacité des actions réalisées par une centaine d'habitants volontaires pour diminuer la concentration en radon dans leur logement.

 

Initié par la communauté de communes Élan Limousin Avenir Nature et l’IRSN, « Radon : changeons d’air, relevons le défi » vise à la fois à mieux informer la population concernée par le risque radon et à l’accompagner dans la mise en œuvre de solutions destinées à diminuer la présence de ce gaz, en particulier via l'amélioration du renouvellement de l’air et le renforcement de l’étanchéité entre le sol et le bâtiment.

 

Seconde cause de cancer du poumon après le tabac, le radon est un gaz naturellement produit par le sol. En Haute-Vienne, qui compte parmi les départements les plus concernés en France, les concentrations en radon dans les habitations sont en moyenne près de dix fois supérieures à celles relevées en Ile-de-France.

 

Premiers résultats de mesure et leur interprétation

 

Au cours de la première phase du programme de décembre à 2015 à juin 2016, les 15 communes participantes ont mis à la disposition des habitants des kits destinés à mesurer les concentrations de radon à leur domicile sur une période de deux mois.

 

Au final, 729 participants ont réalisé des mesures dans leur habitation. Plus de 70 % des logements dépassent 300 Bq/m3, la valeur de référence en dessous de laquelle il convient de se situer, selon les recommandations de la Commission européenne et de l’Organisation mondiale de la santé.

 

Plusieurs facteurs sont à l’origine de la situation :

  • Le territoire est principalement localisé sur des sols à potentiel radon très élevé ;
  • Le parc de logements est principalement constitué de bâtiments anciens : près de 45% ont été construits avant 1945. Or c’est dans ce type de bâtiments que les concentrations de radon élevées sont les plus fréquentes : près de 90% des bâtiments construits avant 1900 dépassent 300 Bq/m3 contre moins de 50% pour les bâtiments construits après 2000 ;
  • Les caractéristiques des constructions sont également pénalisantes avec une proportion élevée d’habitation construites sur dalle sur terre-plein ou cave en terre battue (près de 60%) et très peu sur vide sanitaire (à peine 10%). Or plus de 80% des habitations avec dalle sur terre-plein ou cave en terre battue dépassent 300 Bq/m3, contre moins de 50% pour les habitations avec dalle sur vide sanitaire.

 

Vérifier l’efficacité des travaux réalisés dans les logements

 

Au cours de la deuxième phase du programme de juin 2016 à mars 2017, le Lycée des Métiers du Bâtiment de Felletin et les partenaires du programme ont proposé un accompagnement aux habitants intéressés à réaliser des travaux de remédiation. 4 réunions d’information ont réuni plus de 300 habitants tandis que les 11 ateliers destinés à discuter de solutions concrètes ont rassemblé une centaine de personnes.

 

La dernière phase du programme, qui s’achèvera fin 2017, vise à juger de l’efficacité des actions mises en œuvre auprès des 104 habitants qui ont indiqué avoir mené des travaux dans leur logement. Les mesures de contrôles devraient permettre de constater une diminution des concentrations de radon dans de nombreux cas.

 

Toutefois, compte tenu de la forte proportion d’habitation au-dessus de la valeur de référence de 300 Bq/m3, il faut s’attendre à ce que des travaux plus ambitieux soient nécessaires chez certains participants. Identifier les solutions les plus efficaces, et les faire connaître aux habitants et artisans locaux, constitue l’un des enjeux auxquels les partenaires du programme ont prévu de se consacrer d’ici fin 2017.

 

Pour en savoir plus :

 

Lire notre dossier spécial sur le risque radon :