La feuille de route établie en conclusion du projet de recherche européen Shamisen souligne l’importance de l’implication de la population dans la gestion d’un accident et la prise en compte des effets sociaux, économiques et psychologiques, en particulier dans le cadre d’une évacuation des territoires contaminés.
Que faire ou ne plus faire dans le cas d’un accident nucléaire ? Comment améliorer le suivi médical et les conditions de vie de la population affectée ? Parce que les décisions prises au moment des accidents de Tchernobyl et de Fukushima ont parfois « fait plus de mal que de bien », la Commission européenne a lancé
Shamisen, un programme de recherche qui a réuni 19 organismes européens et japonais dont l’IRSN, ainsi que des experts américains, biélorusses, russes et ukrainiens.
Les travaux ont abouti à l’élaboration de
28 recommandations spécifiques à l’accident nucléaire pour améliorer à la fois la préparation à la crise, la gestion de la crise et la phase post-accidentelle. En complément, ont été identifiés
des principes généraux qui peuvent s’appliquer à d’autres types d’accidents et catastrophes.
Télécharger le guide détaillant les 28 recommandations (PDF, 338 Ko / en anglais)
Cette feuille de route vise à étendre la gestion de l’accident nucléaire
au-delà de la seule protection de la population contre une exposition aux rayonnements ionisants. En effet, des mesures telles que l’évacuation de territoires contaminés ont
des conséquences psychologiques, sociales et économiques importantes qui doivent être prises en compte.
Implication forte de la population
En résumé, les recommandations tendent vers trois principaux objectifs (cf.
image ci-dessous) visant à impliquer la population affectée dans la prise de décision aux côtés des experts et des autorités :
- Prendre en compte le bien-être de la population affectée ;
- Promouvoir la participation de la population affectée et d’autres acteurs tels que le personnel médical ;
- Respecter l’autonomie et la dignité des populations touchées.
Tous les grands aspects de la gestion d’un accident nucléaire sont concernés : l’évacuation des populations, la mesure de l’exposition aux rayonnements ionisants, la surveillance médicale, les études épidémiologiques et enfin les plans de communication de crise auprès du public.
Par exemple, pour faire le lien entre les experts et la population, il est recommandé de mettre en place des médiateurs locaux. Objectif :
permettre à chacun de faire un choix à partir d’une information fiable, opportune et mise à jour. La population doit également être encouragée à participer librement aux études épidémiologiques afin d’en améliorer la pertinence, l’efficacité et l’acceptabilité. Il faut néanmoins veiller au caractère informatif et durable de ces études.