L’IRSN s’associe à la campagne européenne de l’association HERCA de sensibilisation en faveur d’un usage approprié des examens d’imagerie médicale

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08/11/2019

 

A l’occasion de la journée mondiale de la radiologie, le 8 novembre 2019, l’association européenne HERCA des responsables des Autorités compétentes en radioprotection lance une campagne de sensibilisation en faveur d’un usage approprié des examens d’imagerie médicale.

 

Dans la continuité de ses travaux en faveur de la pertinence de l’usage des examens d’imagerie médicale, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), en lien avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), s’associe à l’action de l’association HERCA.

 

L’exposition médicale (hors imagerie interventionnelle et radiothérapie) représente 35 % de l’exposition moyenne de la population française aux rayonnements ionisants. L’utilisation médicale de ces rayonnements ionisants s’opère cependant dans le respect d’une réglementation qui vise à ce que l’équilibre « bénéfice-risque » pour le patient soit optimisé le mieux possible. Le principe de justification prend ainsi toute sa valeur en interdisant les examens entrainant « inutilement » une exposition du patient, soit parce que l’apport diagnostique est trop faible, soit parce que ces examens peuvent être remplacés par des techniques non irradiantes (une échographie par rapport à une scanographie par exemple). Dans le cadre de ses missions en matière de radioprotection, l’IRSN réalise et publie des études qui peuvent sensibiliser les professionnels de santé à un bon usage des examens de radiodiagnostic.

 

L’IRSN publie périodiquement un rapport « ExPRI » relatif à l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants liée aux actes de diagnostic médical. En 2014, l’IRSN a publié les résultats concernant les examens réalisés en 2012 et montrait qu’environ 44 % de la population avait bénéficié d’au moins un acte cette année-là. Bien que ne représentant que 10,4% du nombre d’actes, les examens scanner représentaient 71,3 % de la dose totale délivrée.

 

Un rapport « ExPRI » dédié à l’exposition de la population pédiatrique en 2015 a également été publié début 2019 par l’IRSN. Il comportait entre autres une étude sur les radiographies du bassin chez les enfants de moins de six mois qui montrait que la fréquence de ces actes avait baissé de plus de 40% entre 2010 et 2015, suite aux actions de sensibilisation des professionnels. Cependant, environ 70% des actes résiduels pouvaient être considérés comme non justifiés.

 

En compléments des actions menées auprès des professionnels et à l’initiative de l’IRSN et de l’Association d’aide aux victimes d’accidents médicaux et à leur famille (AVIAM), l’IRSN a conçu un outil de dialogue entre le patient et le professionnel de santé. Publié en 2013, ce document « Radiographie et scanner : posons-nous les bonnes questions » est destiné à informer les patients sur les bénéfices et les risques liés à un examen d’imagerie utilisant les rayonnements ionisants, tel que la radiographie ou le scanner.

 

En 2018, à la demande de la Direction Générale de la Santé (DGS) et la Direction de la Sécurité Sociale (DSS), l’IRSN a réalisé une étude concernant le parc de scanners en France et émis des recommandations relatives à la radioprotection en imagerie médicale. Dans ce rapport, l’IRSN estime que la justification des actes d’imagerie doit devenir un enjeu prioritaire des pouvoirs publics. Parmi les recommandations formulées par l’IRSN, plusieurs soulignent la nécessité de mesures en faveur d’un meilleur usage des examens d’imagerie (pertinence et justification), et recommande notamment de :

  • disposer d’options alternatives à l’imagerie radiologique, en rendant plus accessibles les examens non irradiants tels que l’échographie et l’IRM tout en restant attentif aux éventuels effets indésirables de ces techniques ;
  • de favoriser l’application du principe de justification en faisant évoluer le système de remboursement uniquement basé sur la tarification à l’acte ou à l’activité;
  • de renforcer la sensibilisation des différents acteurs au principe de justification des examens radiologiques.

La campagne déployée par l’association HERCA le 8 novembre 2019 vient répondre à cette dernière recommandation.

 

A l’occasion du lancement de cette campagne européenne, l’ASN publie un recensement des initiatives françaises en faveur de la justification et de la pertinence des examens d’imagerie.

 

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HERCA est une association volontaire au sein de laquelle les dirigeants des autorités européennes compétentes en radioprotection travaillent ensemble afin d’identifier des problématiques communes et de proposer des solutions en conséquence. Ses compétences incluent les applications médicales et vétérinaires, la préparation et réponse aux d’urgence radiologique, le radon et les matériels naturellement radioactifs ainsi que les sources et pratiques industrielles et de recherche. A ce jour, HERCA regroupe 56 autorités de radioprotection de 32 pays européens.
www.herca.org

Pour en savoir plus :