Bilans IRSN 2007 de la surveillance radiologique en France métropolitaine et en Polynésie française : des niveaux historiquement faibles de radioactivité environnementale

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22/01/2009

 

La surveillance radiologique de l’environnement en France est une des missions de service public de l’IRSN.
Cette surveillance est assurée via ses propres réseaux de prélèvements d’échantillons et de mesures, constitués d’environ 600 stations réparties sur le territoire, fournissant chaque année plus de 30 000 échantillons de natures variées, sur lesquels sont pratiquées 54 000 analyses de radioactivité dans les laboratoires agréés de l’Institut.

 

Les principaux résultats de ces mesures sont diffusés quotidiennement sur le site internet de l’IRSN. En cas de découverte de valeurs de radioactivité inhabituellement élevées, mise en évidence par ces dispositifs de surveillance, l’IRSN engage des investigations complémentaires visant à caractériser plus précisément la nature, l’importance et l’origine de cette situation et à informer les autorités et le public.

 

Cette surveillance donne lieu également à un bilan annuel, lui-même rendu public. C’est pourquoi l’IRSN publie aujourd’hui les bilans annuels de la surveillance de la radioactivité de l’environnement en France métropolitaine et en Polynésie française pour l’année 2007.

 

Les résultats présentés dans le bilan 2007 indiquent que :

 

  • Les niveaux de radioactivité en Métropole sont faibles et s’inscrivent dans la continuité des dernières années

D’une façon générale, les niveaux de radioactivité mesurés en 2007 dans le cadre de la surveillance assurée par l’Institut sont stables, dans la continuité des dernières années, et se situent à un très bas niveau, c’est-à-dire proches ou en-deçà des limites de détection des instruments de mesure utilisés. Des traces de radionucléides artificiels sont parfois mises en évidence à proximité des sources d’émission connues (installations nucléaires, centres hospitaliers disposant d’un service de médecine nucléaire, etc.) et également hors des zones d’influence de ces sources, en raison des retombées anciennes des essais atmosphériques d’armes nucléaires réalisés entre 1945 et 1980 et de l’accident de Tchernobyl survenu le 26 avril 1986. Avec l’arrêt des essais atmosphériques et la baisse continue des rejets des installations nucléaires en France, les réseaux de surveillance n’ont détecté, en 2007, que cinq élévations inhabituelles de la radioactivité, toutes expliquées, et pour certaines imputables à la radioactivité naturelle.

 

L’incident de rejet d’uranium par l’usine SOCATRI en juillet 2008 n’est pas analysé dans ce bilan, qui porte exclusivement sur l’année 2007. Cependant, cet incident ayant soulevé la question de la toxicité chimique de l’uranium dans les eaux, l’IRSN s’est attaché à préciser, chaque fois que cela était possible, la concentration d’uranium en microgrammes par litre dans les eaux prélevées en 2007 et à la comparer à la valeur guide de l’OMS (15µg/L) applicable aux eaux de boisson.

 

  • Un accès aux résultats facilité

L’édition 2007 du bilan annuel de l’état radiologique de l’environnement français s’est voulue innovante par la présentation systématique de cartes des environs des sites surveillés et la mise en exergue – sous forme d’encadrés bleus facilement repérables dans le texte - de résultats particuliers ou des synthèses. Ces « focus » commentés donnent un éclairage historique de l’évolution des niveaux de radioactivité de certains sites du territoire français, surveillés par l’IRSN depuis plusieurs décennies. L’IRSN envisage pour l’avenir d’orienter encore davantage son bilan radiologique selon ce nouveau mode de présentation, conformément aux orientations préconisées par le HCTISN (Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire).

 

Liste des focus présentés :

  • Evolution de l’activité du césium 137 dans les boues du Grand Canal d’Alsace en aval de Fessenheim depuis 1976
  • Evolution de l’activité du strontium 90 de l’eau du Rhône en aval de Marcoule depuis 1966
  • Evolution de l’activité du strontium 90 des eaux au Nord-Ouest du site de la Hague depuis 1991
  • Evolution de l’activité de type bêta sur le site du Vésinet depuis 1968
  • Evolution de l’activité du césium 137 dans le lait entre 1980 et aujourd’hui
  • Evolution de l’activité des radionucléides artificiels dans l’environnement terrestre de la Métropole
  • Evolution de l’activité dans les moules et poissons, bio-indicateurs pour le suivi du littoral méditerranéen.

 

  • En Polynésie, les niveaux de radioactivité du césium 137 dans l’air sont environ 10 fois inférieurs aux niveaux observés en région parisienne.

Le bilan de la surveillance en Polynésie rassemble les résultats des mesures effectuées sur près de 355 échantillons représentatifs des rations alimentaires des Polynésiens, collectés dans les cinq archipels de Polynésie française. Une estimation des conséquences en termes de doses efficaces complète cette restitution.

 

Après une diminution régulière des niveaux de radioactivité observée depuis l’arrêt, en 1974, des essais atmosphériques français, l’état radiologique constaté en 2007 est stable, dans la continuité des années antérieures récentes, et se situe à un très bas niveau. En particulier, on observe, d’une part, que la radioactivité résiduelle est essentiellement attribuable au césium 137, d’autre part, que la dose efficace annuelle ajoutée par la radioactivité résiduelle d’origine artificielle est inférieure à 6 microsieverts par an, soit moins de 1% de la dose due à l’irradiation naturelle en Polynésie.

 

A titre de comparaison, les niveaux d’activité en césium 137 dans l’air, seul radionucléide artificiel encore détectable en Polynésie, sont environ 10 fois inférieurs aux niveaux observés en région parisienne.

 

 

Télécharger le rapport Bilan de l’état radiologique de l’environnement français en 2007 : Synthèse des résultats des réseaux de surveillance de l’IRSN

 

Télécharger le rapport Bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française en 2007 : Résultats du réseau de surveillance de l’IRSN