L'IRSN confirme qu'un employé d'une installation belge de stérilisation a été gravement irradié par une source radioactive

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05/04/2006

 

L’IRSN vient d’évaluer la dose reçue par la victime de l’accident d’irradiation survenu en Belgique dans une installation servant à stériliser des matériels médicaux et des denrées alimentaires.

 

L’IRSN apporte la preuve scientifique et technique qu’il s’agit réellement d’une irradiation, que celle-ci est particulièrement sévère et que la dose moyenne reçue est de 4,2 Gray avec une incertitude comprise entre 3,8 et 4,5 Gray. Cette dose très importante est suffisante pour endommager gravement la moelle osseuse de la personne irradiée.


L’IRSN a été directement alerté le 31 mars 2006 par le Dr Thielemans, médecin du travail, à la suite d’examens médicaux faisant suspecter une forte irradiation d’un employé de la société Stérigenics qui serait survenue le 11 mars 2006. Sur les recommandations de l’institut, le médecin du travail a décidé le transfert immédiat du patient dans le service d’hématologie de l’hôpital des armées de Percy (Clamart).


Une équipe de physiciens de l’IRSN s’est rendue le jour même à Fleurus (Belgique) où se trouve l’installation d’irradiation (source de cobalt-60 de 30.000 1012 becquerels ou 800.000 Curies) afin de collecter l’ensemble des informations nécessaires à l’évaluation dosimétrique de cet accident. L’accident a été reconstitué à l’aide d’un mannequin équipé de dosimètres selon différents scénarios possibles.


Parallèlement, dès l’arrivée du patient en France, l’IRSN a réalisé une dosimétrie biologique à partir de lymphocytes sanguins prélevés chez le patient. Il s’agit de rechercher les aberrations chromosomiques de morphologie particulière, de type anneaux ou dicentriques, qui sont la signature d’une irradiation. Cet examen en confirmant la présence de ces aberrations chromosomiques apporte la preuve formelle d’une irradiation sévère étendue à tout l’organisme.


La confrontation des résultats obtenus d’une part, par la reconstitution dosimétrique de l’accident et d’autre part, par la dosimétrie biologique a permis d’estimer la dose moyenne reçue par l’employé et d’effectuer une cartographie de répartition de cette dose au niveau du corps, élément indispensable à l’équipe médicale pour poser le diagnostic et proposer dans les jours qui viennent la meilleure stratégie thérapeutique.


En savoir plus sur les circonstances de l'accident et les installations d'irradiation françaises.