Ancien site minier d'uranium de Saint-Pierre (Cantal) : des actions devront être menées pour assurer de la protection des populations et de l'environnement.

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05/12/2007

 

En réponse à la demande de la préfecture du Cantal, l’IRSN conduit depuis 2005 une expertise sur l’ancien site minier d’uranium de Saint-Pierre, au nord du département du Cantal. Ce site est actuellement géré par AREVA NC.


L’expertise se décline en trois phases.


Au cours d’une première phase de travail, un état des lieux des données et connaissances disponibles a conduit à proposer un programme d’investigations complémentaires. Cette étape a donné lieu à la rédaction par l’IRSN d’un 1er rapport présenté devant la Commission Locale d’Information (CLI) de Saint-Pierre en janvier 2006. Ce rapport est disponible sur le site internet de l’IRSN.


Au cours de cette réunion, il a été proposé que le programme d’investigations complémentaires objet de la 2ème étape serait mis en œuvre à la fois par l’IRSN et par la CRIIRAD


Les résultats obtenus à l’issue de cette étape ont été présentés le 28 septembre 2007 devant la CLI. Les résultats détaillés des investigations menées par l’IRSN font l’objet d’un nouveau rapport Campagne d’investigations complémentaires sur l’ancien site minier de Saint Pierre (Cantal) également mis en ligne ce jour sur le site internet de l’IRSN.


Toutes ces informations viennent compléter les études et les mesures réalisées jusque là par AREVA NC, et permettent de disposer d’une vision d’ensemble de l’impact environnemental des activités industrielles menées sur ce site.

 

Trois principaux aspects ressortent de cette expertise :


La présence constatée dans l’environnement du site (hors du périmètre actuellement soumis à servitude) de niveaux radiamétriques dépassant sensiblement le bruit de fond moyen attendu.


De ce point de vue, les données acquises par l’IRSN au travers de la cartographie du débit de dose gamma des terrains proches du site minier réaménagé ont pu être complétées par les mesures effectuées par la CRIIRAD. Dans quelques cas, les anomalies radiamétriques relevées pourraient être associées à la présence de matériaux issus des activités minières.

 

L’arrivée d’eaux présentant des concentrations significatives en uranium et radium dans le plan d’eau communal situé au sud du site. Les écoulements concernés, sur la bordure nord du plan d’eau, induisent la présence d’un marquage des sédiments mais ils n’induisent pas de dégradation sensible de la qualité radiologique de ce plan d’eau.

 

Des concentrations élevées en radon dans certaines habitations du secteur. Compte tenu de la proximité de certaines habitations par rapport au site, l’IRSN en liaison avec la CRIIRAD a effectué une campagne de dépistage du radon dans 18 habitations du bourg de Saint-Pierre.


Celle-ci a mis en évidence pour plusieurs d’entre elles la présence de radon à des niveaux dépassant les 1000 Bq/m3. Ces concentrations peuvent être attribuées au contexte géologique mais pourraient aussi être pour partie induites par les activités minières. La part éventuelle de ces dernières n’est pas, à ce jour, déterminée.Indépendamment de cette origine,l’IRSN considère nécessaire de mettre en œuvre des investigations détaillées et, à leur suite, des actions destinées à abaisser les concentrations dans les habitations.


Les résultats des mesures ont été communiqués dès leur obtention au préfet du Cantal qui a décidé d’engager une série d’actions.

 

Sur la base des constats précédents, le travail va maintenant consister à émettre des recommandations visant d’une part à gérer les marquages radiologiques (restrictions d’usage, retraits de matériaux, détournements d’écoulements…) et d’autre part à améliorer le dispositif de surveillance radiologique environnemental et de gestion du risque radon dans certains immeubles.