Situation radiologique et de la décontamination du site d'Arcueil

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19/06/2002

 

Le laboratoire d'Arcueil a été construit pour Marie Curie au début des années 1930 par l'université de Paris. Ce laboratoire extrayait des radioéléments naturels à partir de minerais d'origines diverses. Par la suite, l'Institut de Physique Nucléaire de la Faculté des Sciences de Paris et Orsay y a effectué des recherches sur les propriétés physico-chimiques des radioéléments naturels et artificiels et les méthodes d'extraction du protactinium 231.


Enfin la Fondation Curie - Institut du radium y a mené ses propres études radiochimiques. Les locaux ont été abandonnés en 1978 et mis sous surveillance. Plusieurs phases de décontamination ont eu lieu depuis lors, notamment au premier semestre 1992 où la plupart des sources, des minerais riches et des produits dangereux incluant les solutions concentrées de radium ont été évacués par le CEA.


Des travaux d'assainissement de plus grande envergure restent nécessaires pour éliminer la contamination résiduelle du site. C'est dans ce contexte que le préfet du Val de Marne a demandé au cours des années 1980 au propriétaire, en l'occurrence l'Université de Paris VI, responsable du site, d'assurer la sécurité des lieux par une clôture interdisant toute intrusion et par un murage du bâtiment le plus contaminé.


L'ANDRA est intervenue de 1999 à 2002 pour effectuer une étude technique et a préconisé un certain nombre d'études et de travaux. A ce jour, une partie de ces travaux a été réalisée (caractérisation du site, actions destinées à réduire le risque d'incendie), l'autre partie (décontamination proprement dite du site) n'a pas encore pu être entreprise. A la charge du propriétaire, elle nécessite l'intervention d'entreprises spécialisées, dans des conditions permettant d'assurer la protection des travailleurs et des personnes du public.


Dans son état actuel, le site ne présente pas de risque d'exposition directe pour les populations avoisinantes. Aucune contamination n'a été mise en évidence sur les voies publiques longeant le site (rue de la Convention et rue Clément Ader) et l'activité volumique du radon à la limite du site est identique à la valeur moyenne en Ile de France.


A partir de différentes mesures réalisées sur le terrain, l'OPRI a procédé en 1997 à une évaluation des doses délivrées à la population. Ces doses ont été estimées à environ 0,02 millisievert par an pour un piéton cheminant quotidiennement le long de la clôture et à 0,9 microsievert par an pour un habitant résidant à une vingtaine de mètres du site. Ces valeurs sont à comparer à la limite de dose pour les personnes du public qui est de 1 millisievert par an pour l'ensemble des activités humaines. Depuis 1997, une surveillance dosimétrique du site continue d'être exercée sans qu'aient été détectées des singularités notables du champ de rayonnement pouvant mettre en cause ces évaluations.


Concernant les travaux d'assainissement définitif du site, la situation est la suivante :


· L'ANDRA a été tout récemment mandatée par l'Université pour évacuer quelques 40 m3 de papiers dont environ 1 à 5 m3 pouvant être contaminés. Cette opération devrait être réalisée au cours du mois de juin.


·  La dernière phase - la plus complexe - concerne l'assainissement des bâtiments et des quelques surfaces de terrains concernées. Compte tenu des investigations et des contrôles à réaliser au fur et à mesure de son déroulement et aussi des moyens à mettre en œuvre pour éviter toute dispersion de poussières vers l'extérieur, elle devrait durer de l'ordre de 24 mois. A ce jour, l'ANDRA n'a pas reçu d'ordre d'exécution. L'IRSN n'est pas partie prenante mais il est probable qu'à l'issue de la décontamination, il sera procédé à un contrôle radiologique final destiné à vérifier que les objectifs d'assainissement ont bien été atteints.


Une fois ces opérations effectuées, la réutilisation du site devrait être possible sans sujétion particulière.