Des ingénieurs du LPMA récompensés par un Best Poster Award lors de l’EAC-2016

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07/10/2016

Samuel Peillon et Mamadou Sow, ingénieurs au Laboratoire de physique et de métrologie des aérosols (SCA/LPMA) de l'IRSN ont reçu le prix du meilleur poster (Best Poster Award) lors de la 22eEuropean Aerosol Conference (EAC 2016) qui s'est tenue du 4 au 9 septembre 2016 à Tours.

 

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Photo : Samuel Peillon (2e en partant de la gauche) lors de l'EAC-2016 © IRSN

 

Le poster récompensé porte sur un travail expérimental effectué dans le cadre d'un projet de recherche exploratoire en lien avec la sûreté du tokamak ITER. Les deux scientifiques ont étudié le comportement électrostatique de poussières de tungstène représentatives, en termes de taille, de celles qui seront produites notamment par l'érosion du divertor du tokamak [1] soumis à l'action du plasma. La présence de tritium dans ces poussières peut conduire à leur autochargement électrique et ainsi modifier leur capacité d'adhésion aux parois en les rendant sensibles aux forces électrostatiques, ce qui constitue un facteur d'influence de leur remise en suspension et donc de leur rejet potentiel dans l'environnement en cas d'accident.

 

Les expériences menées au LPMA et distinguées à l'EAC-2016 ont notamment permis de déterminer les seuils de champs électriques - autour de 20 kV/cm - nécessaires pour vaincre les forces d'adhésion entre des particules de tungstène de tailles microniques et une surface métallique conductrice. Par ailleurs, elles ont montré qu'une très fine couche d'oxyde à la surface des particules, n'excédant pas 2 à 3 nm d'épaisseur suffisait à les rendre diélectriques. Cela renforce l'hypothèse d'autochargement électrique des particules si elles intègrent du tritium.

 

Ces résultats permettront, à terme, d'améliorer la modélisation de la mise en suspension de poussières par des écoulements turbulents, en tenant compte des interactions électrostatiques. De plus, ils contribueront à une meilleure connaissance du comportement des poussières produites dans ITER, afin de pouvoir mettre en place des mesures de sûreté et de radioprotection appropriées pour éviter leur dissémination en cas d'accident ou d'opération de maintenance en fonctionnement normal.

 

Le LPMA démontre ainsi sa place d'acteur majeur dans la science des aérosols en France et à l'international. C'est d'ailleurs également dans ce laboratoire qu'Anthony Rondeau a achevé l'an dernier ses travaux de thèse pour lequel il a été récompensé du prix Jean Bricard.

 

 

Notes : 

  1. Le divertor du tokamak ITER assure l'extraction des effluents gazeux et des impuretés ainsi qu'une partie de la chaleur générée par les réactions de fusion.