Habilitation à diriger des recherches : Portrait de Pierre Ruyer, ingénieur-chercheur en thermohydraulique

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30/06/2022

Pierre Ruyer a soutenu son HDR mercredi 6 avril 2022 à 14h dans l’amphithéâtre du château de Cadarache. Il présentait devant le jury son parcours de recherche portant sur la thématique « Écoulements, transferts de masse et de chaleur - travaux de recherche motivés par l’étude de la sûreté nucléaire ».

 

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Pierre Ruyer, Docteur, HDR, Ingénieur-chercheur 
en thermohydraulique
 
​Pouvez-vous vous présenter et présenter votre parcours jusqu’à la préparation de l’HDR ? Comment en arrive-t-on à passer l’HDR et quelles étaient vos motivations ?
 
J’ai débuté par des études d’ingénieur, avec un DEA à l’Ecole Centrale de Lyon. La rencontre, pendant mon stage de fin d’étude, avec une équipe de recherche a été décisive pour me lancer dans l’aventure d’une thèse. J’ai eu l’opportunité de faire ma thèse en collaboration avec le CEA Grenoble et l’Ecole Polytechnique : bien loin de ma spécialité lors de mes études d’ingénieur, j’ai découvert la thermohydraulique pour la sûreté nucléaire
 
A la suite de cette thèse, j’ai intégré l’IRSN-Cadarache pour un poste de post-doctorat, en CDD pendant deux ans puis en CDI. Durant mes 16 ans d’activités à l’IRSN, j’ai collaboré avec les spécialistes du monde académique, ce qui m’a amené naturellement à encadrer une dizaine de doctorants : la suite logique a donc été la soutenance de mon HDR. La thèse est un diplôme qui permet de valider notre capacité à faire de la recherche ; l’HDR confirme notre capacité à piloter une démarche de recherche (définir une stratégie, trouver des collaborations, monter des projets, etc.) et permet une reconnaissance par les pairs.​

 

Comment prépare-t-on une HDR ?

 
Tout d’abord, il faut rédiger un rapport : celui-ci doit être synthétique et présenter nos activités de recherche. L’idée est de retranscrire le parcours de recherche selon le développement des idées principales, l’organisation de l’acquisition des nouvelles connaissances, notamment par des collaborations, ainsi que la logique générale de la démarche de recherche. Pour ma part, j’ai débuté mon document en spécifiant le contexte de la recherche en sureté nucléaire. Ceci venait justifier ma démarche de recherche, démarche que j’ai ensuite expliquée pour chaque thématique que j’abordais. Cette rédaction suit plusieurs étapes de relecture et de validation, avant la présentation devant un jury. Le mien était constitué d’un panel d’experts qui couvrent tous les domaines que j’ai pu aborder, mais qui ne sont pas les spécialistes avec lesquels j’ai travaillé. Parmi les membres du jury, trois rapporteurs sont désignés pour écrire un rapport sur le mémoire présenté et autoriser, ou non, la soutenance.
 
La soutenance est une série de questions-réponses avec le jury. A titre personnel, ce moment de questions-réponses a été le moment de mon HDR qui m’a le plus apporte. Cet échange public « avec des spécialistes, est l’occasion d’une parole libre et longue (en comparaison avec les échanges en conférences par exemple) empreinte du recul acquis par l’expérience (en comparaison avec la soutenance de thèse).
 

​​Quelles opportunités vous offre votre HDR ?

 
Avoir une HDR offre la possibilité d’être directeur de thèse dans le monde académique et de postuler à des postes de professeurs en université.
 

À, l’IRSN, je ne fais pas que de la recherche puisque je contribue notamment au suivi de dossier d’expertise, ce qui m’a d’ailleurs amené à identifier de nouvelles pistes de recherches. Je continuerai à garder une ​​ouverture vers le monde universitaire et vers d’autres directeurs de thèse. Une HDR permet de jouer un rôle plus reconnu, du point de vue académique, pour encadrer une thèse ou pour participer à des jurys. C’est une reconnaissance en interne comme en externe. Finalement, la politique de HDR de l’IRSN est la preuve de la qualité des travaux de recherche que l’Institut mène.