Interactions fer/argile en conditions de stockage géologique profond. Impact d'activités bactériennes et d'hétérogénéités

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04/12/2013

Camille Chautard a soutenu sa thèse le 4 décembre 2013 à Paris.

Type de document > *Mémoire/HDR/Thèse
Unité de recherche > IRSN/DSU/SSIAD/BERIS

La présente étude porte sur les interactions entre deux types de matériaux susceptibles d’être mis en jeu au sein d’un stockage géologique de déchets radioactifs : les matériaux métalliques, constituant notamment le surconteneur de déchets de haute activité, et les matériaux argileux, telle que la roche hôte argileuse. Les interactions entre ces deux matériaux en conditions de stockage pourraient en effet modifier leurs propriétés de confinement initiales. Les travaux présentés ont visé à déterminer l’influence d’hétérogénéités (vides technologiques et fractures) et d’activités bactériennes sur ces interactions, notamment en termes d’évolution de propriétés chimiques et hydrauliques de l’argile. Dans cet objectif, deux expériences intégrées en cellules de percolation ont été mises en œuvre, à 60 °C, pendant 13 mois : la première en présence de deux souches bactériennes (BSR, BFR), la seconde constituant un témoin abiotique. Ces expérimentations ont permis la circulation d’une eau synthétique dont la composition est représentative de celle de l’eau porale de Tournemire au travers d’un compact de fer pulvérulent puis d’une carotte d’argilite du Toarcien de Tournemire, artificiellement fissurée. L’une des deux demi-carottes d’argile contenait également un cylindre de fer massif. Les caractérisations post-mortem (MEB, MEB/EDS, Raman, DRX, tomographie aux rayons X) ont permis d’étudier deux interfaces : l’interface fer pulvérulent/argilite et l’interface fer massif/argilite.


Concernant le déroulement des expérimentations, il convient de noter en premier lieu que la fissure a probablement été circulante durant la totalité de l’essai, ce que tendent à confirmer les modélisations couplées chimie/transport avec le code HYTEC. Toutefois, aucune phase néoformée n’a été mise en évidence à son niveau. Par ailleurs, la survie bactérienne a été mise en évidence dans la cellule biotique, une nette diminution de la concentration en sulfates en sortie de cellule confirme l’activité des BSR. Les caractérisations solides en fin d’essais ont mis en évidence dans la zone de fer pulvérulent, avec et sans bactéries, de la magnétite et de la chukanovite, cette dernière étant localisée majoritairement à l’interface avec l’argilite. Une zone enrichie en fer (10 µm) a été identifié à l’interface dans l’argilite. La vitesse moyenne de corrosion du fer pulvérulent a été estimée à 0,2 µm.an-1 (valeur basse). A l’interface fer massif/argilite, deux faciès ont été mis en évidence. Le premier faciès, identifié dans les deux dispositifs, est composé de chukanovite en couche interne et de sidérite en couche externe. L’extension de la perturbation de l’argilite est de l’ordre de 30 µm. Le second faciès, mis en évidence seulement en présence de bactéries, montre la présence de sulfure de fer (mackinawite) et d’avancées locales de corrosion. A cette interface, pour chaque faciès, la vitesse moyenne de corrosion a été estimée entre 7 et 18 µm.an-1. Enfin, les simulations HYTEC réalisées ont permis de mieux comprendre les mécanismes biogéochimiques observés expérimentalement, notamment l’effet du pH, et de mieux quantifier certains paramètres cinétiques clefs.

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