Le
Rhône et la Loire sont les fleuves les plus nucléarisés de France avec
plusieurs centres nucléaires de production d’électricité (CNPE). Dès le milieu
du 20ème, les mines d’extraction d’uranium localisés sur le bassin de la Loire
ont produit l’uranium nécessaire à la fabrication du combustible nucléaire. Sur
le Rhône, la nucléarisation démarre avec la construction de premiers réacteurs
destinés à la production de plutonium à usage militaire. La médecine, la
recherche scientifique, l’agriculture ou encore l’horlogerie ont également
conduit à introduire des radionucléides artificiels ou à modifier les
concentrations des radionucléides d’origine naturelle. Ces fleuves sont aussi
le réceptacle de radionucléides artificiels drainés depuis les sols marqués par
les retombées atmosphériques des essais nucléaires militaires (entre 1945
et1981), puis de l’accident de Tchernobyl (1986). Depuis le début des années
1980, ces fleuves font l’objet d’une surveillance régulière. Cependant des
lacunes de connaissances demeurent concernant certains radionucléides pour
lesquels les techniques d’analyses n’étaient pas développées ou bien concernant
leurs origines (bassin versant ou industries). Disposer de longues séries
temporelles est fondamental pour identifier l’origine des radionucléides, mieux
appréhender la trajectoire des radionucléides à l’échelle des bassins versants
et évaluer le temps nécessaire à ces milieux pour épurer ces contaminants
(résilience). Pour cela, des archives sédimentaires ont été collectées dans les
zones d’accumulation sédimentaires du Rhône et de la Loire, à l’amont de toute
installation nucléaire (archive de référence) ainsi qu’en aval du dernier
affluent.