Ce travail de thèse s’inscrit dans le
cadre d’un programme de recherche commun Orano/IRSN visant à estimer les
conséquences d’un incendie sur le confinement des substances
radioactives dans une installation nucléaire de base. L’objectif de la
thèse est de développer un dispositif multi-capteurs permettant la
quantification des masses de suies déposées sur les parois d’un local
lors d’un incendie.
Pour
ce faire, les masses de suies déposées ont été quantifiées en fonction
des emplacements de prélèvement avec une méthode ex-situ lors d’essais
incendie à grande échelle. Puis, nous avons identifié les zones et les
mécanismes prépondérants de dépôts de suies à l’aide de modèles
implémentés dans le code de calcul ANSYS© CFX. Les conclusions issues de
ces calculs sont en accord avec celles issues des mesures
expérimentales de dépôt. Ces modèles ont ensuite été utilisés pour
définir les spécifications d’un capteur de suie dédié à la mesure
in-situ sur les parois.
Deux méthodes ont ensuite été mises en œuvre
pour la quantification de la masse déposée à partir de capteurs. Pour
chacune d’elles, des capteurs résistifs composés d’électrodes
interdigitées servent de support au dépôt des suies. La première méthode
de mesure « Conductance électrique » permet un suivi indirect de la
masse de suies déposée à travers l’étalonnage de sa conductance en
fonction de la masse de suies déposée (estimée à l’aide d’une méthode
thermo-optique). L'étalonnage a révélé 2 régimes pour le capteur : un
régime où le capteur est "aveugle", pour des faibles masses déposées
(entre 0 et 2,4 µg) et un autre régime linéaire présentant une bonne
sensibilité du capteur (entre 2,4 et 20 µg) (pour une surface de 12,25
mm²). Cet étalonnage a été réalisé pour deux types de suies (suies de
référence issues d’une flamme de diffusion propane/air et suies
produites par la combustion d’un solvant industriel). La zone linéaire
s’est avérée plus restreinte pour les suies produites par le solvant
industriel.
Enfin, pour la
deuxième méthode, la phase de régénération du capteur résistif
(combustion des suies présentes sur le capteur) est employée afin de
mener à bien la quantification de la masse de particules déposées à sa
surface en mesurant la concentration de CO2 émis lors de cette phase.
Cette seconde méthode, intitulée « Mesure d’émission de CO2 » s’avère
complémentaire à la méthode « Conductance électrique » et est applicable
pour des masses déposées comprises entre 16 µg et 350 µg (pour une
surface de 12,25 mm²). Ces méthodes ont été discutées par rapport à
l’application incendie et les perspectives de futurs développements sont
conséquentes.