Pourquoi EPICUR ?

La recherche

26/01/2010

Dans l’hypothèse d’un accident survenant dans un réacteur nucléaire en fonctionnement, l’iode radioactif relâché serait à l’origine d’une part importante de l’exposition à court terme de la population. En effet, l’iode radioactif, inhalé lors du passage du panache, passerait rapidement dans le sang et se concentrerait principalement dans la thyroïde. Cela pourrait conduire à une augmentation des cancers de la thyroïde en particulier chez l’enfant. Une telle augmentation a été observée en Ukraine et en Biélorussie chez les enfants fortement contaminés par les iodes radioactifs rejetés dans l’atmosphère lors de l’accident de Tchernobyl.
Pour éviter de tels effets, les plans d’intervention prévoient la possibilité d’une ingestion de pastilles d’iode stable par les populations dans un rayon de 10 km autour du site nucléaire accidenté. Cette valeur découle des meilleures estimations actuelles des rejets envisageables en cas de fusion du coeur d’un réacteur à eau. Toutefois ces estimations comportent des incertitudes importantes notamment sur la formation des iodes de nature organique, espèces particulièrement volatiles.

C’est pourquoi l’IRSN mène un programme dont l’objectif est d’acquérir des données expérimentales pour améliorer et valider les modèles décrivant les phénomènes chimiques et physiques qui gouvernent la formation d’iode volatil et son devenir dans l’enceinte de confinement, ainsi que la cinétique de formation et de destruction de l’iode organique dans des conditions représentatives.
Pour réaliser ces essais, l’IRSN s’est doté, sur le site de Cadarache, d’un irradiateur (EPICUR) qui délivre un débit de dose de 10 kGy/h représentatif des conditions accidentelles dans l’enceinte de confinement.

Parallèlement aux essais relatifs à l’iode, une étude de la chimie du ruthénium (autre produit radio-toxique) dans l’enceinte d’un réacteur en situation accidentelle sera menée dans le dispositif EPICUR.