Le projet TERRITORIES

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12/11/2019

Le projet TERRITORIES (To Enhance unceRtainties Reduction and stakeholders Involvement TOwards integrated and graded Risk management of humans and wildlife In long-lasting radiological Exposure Situations) a été lancé en janvier 2017 pour trois ans suite à un appel à projets lancé dans le cadre du programme CONCERT (programme de recherche conjoint de la plateforme européenne de recherche en radioprotection). Il a pour objectif principal de mieux prendre en compte les incertitudes et mieux impliquer les parties prenantes dans les démarches d’évaluation des risques et dans les actions de gestion des territoires contaminés durablement par la radioactivité environnementale. Piloté par l'IRSN, il implique 11 partenaires de 8 pays européens différents. Il s'achèvera fin 2019, avec un congrès final les 12-14 novembre à Aix-en-Provence.


Contexte et objectifs


La radioprotection des populations humaines et des espèces sauvages exposées à la radioactivité environnementale a récemment évolué avec la publication en 2014 de nouvelles normes de base en radioprotection européennes (Euratom) et internationales (AIEA), et les enseignements tirés de l'expérience internationale récente, principalement fondés sur l’analyse des conséquences de l'accident nucléaire de Fukushima-Daiichi en 2011.  
Dans ce contexte, les travaux du projet TERRITORIES visent à proposer des recommandations pour évaluer et gérer les situations d’exposition à long terme, notamment après un accident nucléaire ou dans des cas de radioactivité naturelle renforcée (NORM). Plus spécifiquement, ces recommandations portent d’une part sur la réduction des incertitudes associées à l'évaluation des doses aux populations humaines et aux espèces sauvages, et d’autre part sur la prise en compte des incertitudes et l'implication de toutes les parties prenantes (structures institutionnelles, experts, associations, citoyens, etc.) dans les processus de prise de décision.


Déroulement du projet et résultats à l’été 2019


Le projet TERRITORIES propose une approche généraliste et intégrée fondée sur une analyse bibliographique approfondie, et les travaux de recherche menés dans les groupes de travail. Cette démarche est illustrée par des études de cas couvrant différents territoires
Le projet a été organisé en cinq axes de travail, ou work packages (WP), qui ont déjà permis de produire 17 des 20 rapports prévus (numérotés de  D9.59 à D9.79).


WP 1 : Quantifier la variabilité et réduire les incertitudes lors de la caractérisation de l'exposition radiologique des humains et de la faune en utilisant au mieux les données de surveillance et les modèles radioécologiques existants


L’axe 1 a porté sur la caractérisation de la radioactivité dans l’environnement, et a recensé, sur la base de l’état de l’art, les méthodologies sur (i)  la réduction des incertitudes statistiques d’échantillonnage (cf. rapport D9.60), (ii) les critères de comparaison de modèles radioécologiques, plus ou moins avancés, en fonction de leur degré de réponse à un besoin opérationnel  (cf. rapport D9.61), et (iii) les analyses d’incertitude et de sensibilité appliquées aux modèles radioécologiques (cf. rapport D9.62).

Chacun de ces trois rapports présente, après la description des méthodes, leur application sur des environnements contaminés par des rejets d’industries nucléaires et sur des sites industriels mettant en jeu des substances radioactives naturelles :


  • les territoires affectés par l’accident de Fukushima-Daiichi,

  • les plages de Combrie au Royaume-Uni sous l’influence du principal complexe nucléaire britannique, Sellafield,

  • un site forestier au voisinage d’un site de production de phosphates en Belgique,

  • le bassin charbonnier de Haute-Silésie en Pologne,
  • la mine de niobium située à Sove, dans le complexe Fen, en Norvège.


Les données de mesure caractérisant ces sites et territoires, acquises dans le cadre du projet ou d’activités antérieures, ont été collectées dans une base de données (cf. rapport D9.59).   Cette base de données sera mise à disposition sur internet à l’issue du projet.
 
L’IRSN a notamment contribué aux études de cas relatives aux territoires japonais affectés par l’accident de Fukushima-Daiichi, et au lac du Rontok dans le bassin charbonnier de Haute-Silésie en Pologne.


WP 2 : Réduire les incertitudes lors de la caractérisation des scénarios d'exposition par la prise en compte des comportements des exposés (populations humaines et animaux) et intégrer les considérations sociales et éthiques


L’axe 2 a porté sur deux volets :


  • la réduction des incertitudes lors de la caractérisation des scénarios d'exposition utilisés pour évaluer les doses, en tenant compte des comportements humains et des animaux sauvages (cf. rapport D9.63), avec des études de cas, notamment dans les territoires affectés par l’accident de Tchernobyl,

  • l’observation par des sociologues de chercheurs en radioécologie en analysant la manière dont ils intègrent à leur activité de recherche des considérations sociales et éthiques (cf. rapport D9.64).


L’IRSN a contribué au premier volet (rapport D9.63) d’une part par une étude de cas sur l’exposition humaine dans le village biélorusse de Gomel (à la limite de la zone d’exclusion de Tchernobyl) et d’autre part en coordonnant à les travaux sur la caractérisation de l’exposition animale.


WP 3 : L'engagement des parties prenantes pour une meilleure gestion de l'incertitude dans les processus d'évaluation des risques et de prise de décision, concernant les stratégies de remédiation


Les résultats des travaux réalisés dans le cadre de cet axe ont été compilés dans six rapports présentant:


  • un état de l’art sur la prise en compte des incertitudes par les parties prenantes dans les processus de prise de décision (rapport D9.65) pour la gestion de situations d’exposition post-accidentelles et à des environnements contaminés par des industries mettant en jeu des radionucléides naturels

  • la description de quatre expériences diverses et complémentaires, d’échanges entre parties prenantes centrés sur une étude de cas lors d’ateliers thématiques, à savoir :     

  • un panel  sur une situation post-accidentelle hypothétique, après une journée d’information sur le retour d’expérience des territoires affectés par les accidents de Tchernobyl et de Fukushima Daiichi (rapport D9.66),

  • la mise en discussion d’une situation post-accidentelle hypothétique, en utilisant un outil de dialogue développé dans le cadre du projet (rapport D9.69) ;

  • un panel sur la remédiation d’un site NORM espagnol (rapport D9.67),

  • un panel sur la remédiation d’un site NORM belge (rapport D9.68),

  • deux méthodologies d’analyse socio-économique (analyses coût-bénéfice, analyses multicritères) dans lesquelles les incertitudes sont prises en compte pour aider à la décision sur les choix de remédiation (rapport D9.70).


L'IRSN a coordonné et contribué à la rédaction de l'état de l'art (D9.65) et a contribué aux deux études de cas sur les situations post-accidentelles hypothétiques (D9.66 et D9.69). Par ailleurs, l'IRSN coordonne la compilation des conclusions du projet d'une part sur les situations post-accidentelles sur le long terme, d'autre part sur les territoires durablement contaminés par la radioactivité naturelle renforcée (NORM).


Deux WP transverses complémentaires ont porté sur la communication, la formation (WP 4) et la gestion et coordination du projet (WP 5, piloté par l’IRSN).


Ils comprennent notamment  la diffusion des travaux produits dans l'ensemble du projet. Dans le cadre du WP4, quatre ateliers de débat et de formation (dont le principe général a été décrit en début de projet dans le rapport D9.79) ont eu lieu :


    • les 14-15 novembre 2017 à Oslo (Norvège), sur l'identification des facteurs clés contribuant aux incertitudes dans les évaluations dosimétriques (cf. conclusions dans le rapport D9.73) ;
    • le 16 novembre 2017 à Oslo (Norvège), sur la communication à destination des parties prenantes sur les incertitudes dans les évaluations dosimétriques (cf. conclusions dans le rapport D9.75) ;
    • les 13 et 14 juin 2018 à Madrid (Espagne), sur la réduction des incertitudes et l'amélioration des évaluations de risques au travers d'un forum multidisciplinaire (cf. conclusions dans le rapport D9.74) ;
  • les 19 et 20 mars 2019 à Oxford (Royaume-Uni), sur l'évaluation des risques dans les sites historiquement contaminés et la présentation de l'information incertaine (cf. conclusions  dans le rapport D9.76, à venir).


Fin du projet

 

L'IRSN coordonne les deux rapports finaux portant sur la gestion des territoires radiocontaminés à long terme pour chacune des situations de contamination. Ces rapports (D9.71 et D9.72) seront présentés et  débattus lors du congrès de clôture du projet en novembre 2019.  


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Caractéristiques
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Dates : 2017-2019

Partenaires : IRSN (France), BfS (Allemagne), CEPN (France), CIEMAT (Espagne), NMBU (Norvège), NRPA (Norvège), Public Health England (Royaume Uni), Belgium Nuclear Research Center (Belgique), STUK (Finlande), Université de Tartu (Estonie), Mutadis (France)

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