La contamination au radium de l’école Marie Curie à Nogent sur Marne.

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01/01/1999

Marie Christine ROBÉ CONGRES SFRP SAINT MALO

Type de document > *Congrès/colloque
Mots clés publication scientifique > études environnementales radon , radium , site pollué
Unité de recherche > IRSN/DEI/SARG/LERAR
Auteurs > ROBE Marie-Christine

Le groupe scolaire Marie Curie de Nogent sur Marne (écoles maternelle et primaire) a été implanté en 1969 sur le site d’une ancienne usine de production de radium qui a été en fonctionnement durant une vingtaine d’années au tout début du siècle. Le minerai y avait été stocké, broyé puis avait subi un traitement chimique sans précaution particulière. Le site a été désaffecté dans les années 30. Les locaux de l’école ont été construits sans aménagement particulier malgré les recommandations du SCPRI. Des travaux ont été réalisés au cours de ces dix dernières années afin de réduire en premier lieu l’exposition aux rayonnements gamma et plus tardivement celle due au radon . On notera en 1987 la mise en place d’une chape de béton dans les vides sanitaires des deux bâtiments de l’école et en 1992 la mise en place d’une ventilation mécanique dans les vides sanitaires des deux bâtiments. Un scrutin municipal, en 1995, donne lieu à un changement de majorité. L’irsn est appelé à intervenir par la mairie de Nogent à partir de Septembre 1995 en ce qui concerne les concentrations en radon dans les classes de l’école. Une étude approfondie des données existantes et un effort d’information sur le radon auprès de la municipalité, du corps enseignant et des représentants des parents d’élèves sont alors simultanément entrepris. A partir de la rentrée 1995, le thème de la radioactivité dans cette école reçoit de nouveau un large écho dans la presse locale et nationale. Les parents d’élèves et le corps enseignant se montrent très vigilants et actifs. Les mesures réalisées par l’irsn, dans l’école maternelle, mettent en évidence des concentrations en radon pouvant atteindre en valeurs de pointe des niveaux supérieurs à 1 000 Bq.m-3 et en valeur moyenne mensuelle des niveaux supérieurs à 400 Bq.m-3. Ces résultats rendus publics, inquiètent et mécontentent les parents. Un référendum est organisé auprès des parents d’élèves quant à la fermeture de l’école maternelle; les résultats donnent la majorité aux partisans de la fermeture. Le bâtiment de l’école primaire fait l’objet d’une investigation similaire. A partir du premier trimestre 1996, des aménagements ont été réalisés par les services techniques de la municipalité sur la base des recommandations de l’irsn. Ces aménagements se sont révélés efficaces et par conséquent à partir de mai 1996 l’école maternelle est rouverte. Les parents et la mairie, ainsi que la DGS et l’OPRI sont tenus régulièrement au courant des mesures réalisées par l’irsn, au moyen de bulletins d’informations. A la même période une association de parents d’élèves indépendante favorable à la fermeture de l’école porte plainte contre X. Une expertise judiciaire est engagée par le juge d’instruction. Suite aux différentes mesures prises, les concentrations en radon en valeur moyenne annuelle sont inférieures à 50 Bq.m-3, valeur comparable à la valeur moyenne du département du Val de Marne. Toutefois, la source de la radioactivité est toujours présente dans le sous-sol de l'école. C'est la raison pour laquelle, pour répondre à l'inquiétude et au mécontentement de certains habitants de la commune, les autorités gouvernementales ont décidé de fermer l'école le 30 juin 1998.