Effet de l'uranium sur la bioturbation de larves de chironomides et de vers de Turbificidés exposés à un sédiment contaminé

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31/03/2006

Titre du congrès :8th CILEF International Conference on Limnologues d'Expression Française Ville du congrès :Hammamet Date du congrès :17/03/2006

Type de document > *Congrès/colloque
Unité de recherche > IRSN/DEI/SECRE/LRE
Auteurs > BONZOM Jean-Marc , LAGAUZERE Sandra , STORA Georges , VASSEUR Christophe

  Dans les écosystèmes aquatiques, le sédiment représente un compartiment d’accumulation des substances toxiques, notamment des polluants métalliques comme l’uranium. Cependant, il constitue aussi l’habitat privilégié de nombreux invertébrés benthiques dont le rôle dans la structure et le fonctionnement de ces écosystèmes est très important. L’uranium accumulé dans le sédiment peut donc avoir des effets néfastes sur ces organismes (e.g. retard de développement, malformations, mortalité), comme cela a déjà été montré dans des travaux antérieurs. L’objectif de cette étude était d’évaluer les conséquences de ces effets sur le comportement de bioturbation de macro-invertébrés benthiques dont l’influence sur la biogéochimie du sédiment et par conséquent sur la mobilité de l’uranium dans le système est non négligeable.
En quantifiant l’enfouissement et la redistribution d’une couche de traceurs particulaires fluorescents (microsphères) déposée à la surface du sédiment, les effets de l’uranium sur le remaniement sédimentaire induit par deux groupes de macro-invertébrés benthiques ont été mesurés après douze jours d’exposition à un sédiment contaminé. Cette étude a été réalisée en laboratoire au sein de microcosmes reproduisant l’environnement benthique (colonne sédimentaire + colonne d’eau) avec un plan expérimental à deux facteurs : (i) la concentration en uranium total du sédiment (0 – 150 – 300 et 600 µgU.g-1 de sédiment sec), et (ii) la présence de macro-invertébrés (absence / larves de Chironomidés / Tubificidés / larves de Chironomidés et Tubificidés).
Les premiers résultats montrent que l’activité bioturbatrice des vers Tubificidés n’est pas affectée par la présence d’uranium dans le sédiment tandis que celle des larves de Chironomidés est fortement diminuée. De plus, on observe un important relargage d’uranium vers la colonne d’eau dans tous les microcosmes contenant des vers Tubificidés.
Ce travail met donc en évidence (i) le rôle prépondérant de la bioturbation des macro-invertébrés benthiques sur le cycle biogéochimique de l’uranium, qui peut entraîner une forte remobilisation vers la colonne d’eau et donc des effets sur le reste de la biocénose aquatique, et (ii) l’importance de prendre en compte la diversité des groupes fonctionnels pour bien comprendre le fonctionnement de l’interface eau-sédiment.

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