La signification du signal pollinique dans les sédiments terrigènes actuels: l'exemple du golfe du Lion (Méditerranée occidentale)
Titre de la revue : Geobios Volume : 40 N° : 2 Pagination : 159-172 Date de publication : 01/03/2007
Les sédiments terrigènes marins et continentaux sont des réservoirs de pollen capables de combler les lacunes des données issues de sédiments lacustres autochtones pour reconstruire les paléovégétations. Il est néanmoins important de comprendre la signification du signal pollinique dans ce type de sédiments encore sous-exploités. Cet article présente une étude réalisée sur la plate-forme du golfe du Lion. Elle a pour but de (1) mettre en lumière la trajectoire du pollen et la signification du signal dans cette zone mais aussi de (2) discuter de l'enregistrement pollinique dans différents milieux. Cette étude porte sur l'analyse de l'eau de surface du Rhône, de l'eau de mer et de sédiments de surface de la plate-forme du golfe du Lion. Le contenu pollinique de l'eau du Rhône et de son panache est conforme à la saison d'échantillonnage. Au contraire, les autres échantillons d'eau de mer se sont révélés stériles. Les échantillons de sédiments de surface sur toute la plate-forme sont très riches en pollen et montrent l'absence de tri par les courants, excepté pour Pinus. En effet, son abondance relative augmente lorsque l'impact du fleuve diminue. Le signal pollinique (Pinus excepté) est représentatif des différences phytogéographiques liées aux différents bassins versants drainés. La ripisylve est sur-représentée à l'embouchure du Rhône alors que les xérophytes méditerranéennes sont mieux représentées devant les fleuves pyrénéo-languedociens. A partir de cet exemple et de la littérature, un modèle de transport du pollen est établi: tous les sédiments terrigènes fins contiennent du pollen transporté par les fleuves. Au contraire, les sédiments autochtones (c'est-à-dire de lacs fermés ou de bassin profond) contiennent du pollen apporté par le vent. Les petits lacs fermés (ou tourbières) enregistrent une flore locale alors que les sédiments marins pélagiques enregistrent la flore présente sur plusieurs centaines de kilomètres carrés.