Exposition au radon dans l'habitat français et risque de cancer du poumon.

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01/07/2004
H. BAYSSON, S. BILLON, JP. GAMBARD, M. TIRMARCHE, Congrès de santé publique, 1-3/07/2004, Lyon.
 

Type de document > *Congrès/colloque
Mots clés publication scientifique > radon
Unité de recherche > IRSN/DRPH/SRBE/LEPID
Auteurs > BAYSSON Hélène , GAMBARD Jean-Pierre , TIRMARCHE Margot
Objectifs : L’impact de la qualité de l’air intérieur sur la santé fait l’objet d’une préoccupation croissante en santé publique. Le radon, gaz radioactif d'origine naturelle, est présent dans l’air intérieur à des concentrations variables car le radon provient surtout des sous-sols granitiques et volcaniques ainsi que de certains matériaux de construction. Son inhalation peut entraîner le développement d'un cancer du poumon comme l’ont montré les résultats d'études épidémiologiques conduites chez les mineurs d'uranium ainsi que de nombreuses données d’expérimentations animales. L’objectif est ici d’évaluer ce risque dans un contexte d’exposition environnementale.

Méthodes : Une campagne nationale de mesure de la concentration du radon dans les habitations françaises a été conduite par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) en collaboration avec la Direction Générale de la Santé (DGS) et les Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS), avec pour objectif l’étude de la distribution du radon dans l’habitat privé français. En 2002, la base de données radon comportait 12261 mesures sur l’ensemble du territoire métropolitain, concernant 10098 communes. Dans les régions ayant un potentiel d'émanation de radon élevé (Auvergne, Bretagne, Languedoc et Limousin), une étude cas‑témoins a été menée afin d'estimer le risque de cancer du poumon lié à l'exposition au radon dans les habitations en tenant compte du tabagisme actif et des expositions professionnelles.

Résultats : Les 12 261 mesures de concentration en radon dans l’habitat français ont une moyenne arithmétique de 89 becquerels par mètre cube (Bq/m3) et une moyenne géométrique de 53 Bq/m3. Après prise en compte de la saison de mesure et des caractéristiques de l’habitat, la moyenne arithmétique est de 83 Bq/m3, les moyennes départementales variant de 19 Bq/m3 à Paris à 297 Bq/m3 en Lozère.

Parallèlement à ce bilan national, 486 cas et 984 témoins ont été inclus dans une étude cas-témoins. Au cours des 30 années précédant l’inclusion dans l’étude, l’exposition moyenne au radon est de 146 Bq/m3 chez les cas et de 140 Bq/m3 chez les témoins. Les risques relatifs de cancer du poumon (avec leurs intervalles de confiance à 95%) sont les suivants : 1,00, 0,85 (0,59-1,22), 1,19 (0,81-1,77), 1,04 (0,64-1,67), 1,11 (0,59-2,09) pour respectivement <50 Bq/m3, 50-99 Bq/m3, 100-199 Bq/m3, 200-399 Bq/m3, >400 Bq/m3. Le risque de cancer du poumon est de 1,04 (0,99-1,11) pour une augmentation de l’exposition au radon de 100 Bq/m3 au cours de la période considérée.

Discussion : Les mesures effectuées lors de la campagne nationale constituent une importante source d’information : elles permettent d’établir une cartographie des niveaux de radon et d’estimer l’exposition de la population. Les indicateurs d’exposition reposent sur les concentrations mesurées, corrigées pour la saison et les caractéristiques d’habitat. Les résultats de l’étude cas-témoins montrent une association positive, à la limite de la significativité statistique, entre le risque de cancer du poumon et l’exposition au radon. Une étude conjointe de plusieurs études européennes est actuellement en cours.

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