Exposition aux rayonnements ionisants et mortalité par cancer chez les travailleurs du CEA et de la COgema - première analyse.

  • La recherche

  • Recherche

01/07/2004
E. SAMSON, M. TELLE-LAMBERTON, S. CAËR, M.O. NERON, J.M. GIRAUD, B. QUESNE, M. TIRMARCHE, SFSP 2004- Santé publique, entre expertises et solidarités, 01-03/07/2004.
Type de document > *Congrès/colloque
Mots clés publication scientifique > rayonnements ionisants
Unité de recherche > IRSN/DRPH/SRBE/LEPID
Auteurs > SAMSON Eric , TELLE-LAMBERTON Maylis , TIRMARCHE Margot

Objectifs : Le grand public s’intéresse de plus en plus aux effets sanitaires des faibles doses de rayonnements ionisants, que ce soit à travers le domaine médical (radiologie, radiothérapie) ou les expositions environnementales (radon principalement). Dans ce contexte, le laboratoire d’Epidémiologie de l’IRSN a reconstitué une cohorte comprenant les travailleurs du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) et de la COGEMA, restés plus d’un an dans ces entreprises entre 1950 et 1994 et surveillés pour les rayonnements ionisants (29 204 individus). Cette étude vise à comparer la mortalité de cette cohorte à celle de la population française, puis de comparer à l’intérieur de cette population la mortalité de deux groupes d’individus : les exposés et les non-exposés.

Méthodes : L’exposition annuelle aux rayons X et gamma a été reconstituée pour chaque travailleur. Les statuts vitaux ont été obtenus auprès des mairies de naissance et les causes de décès par interrogation du fichier national des causes de décès. La mortalité de la cohorte a été comparée à celle de la population française pour 25 localisations de cancer par la méthode de standardisation indirecte (SMR, Rapports Standardisés de Mortalité). Cette analyse par SMR a été également réalisée pour le groupe des individus ayant une dose carrière nulle (non exposés, 14 921 individus) et pour celui regroupant des individus ayant une dose carrière positive (exposés, 14 283 individus).

Résultats : Au total, 1 842 décès dont 745 cancers ont été observés entre 1968 et 1994 parmi les 29 204 individus de la cohorte (1 111 décès chez les exposés et 731 chez les non exposés). La durée de suivi est en moyenne de 18 ans, 20 ans pour les exposés et 15,5 ans pour les non exposés. La dose moyenne reçu par les exposés sur leur carrière est de 16,9 mSv.
L’effet classique dit du « travailleur sain » est observé pour la mortalité toutes causes (SMR=0,59 IC90%=[0,57-0,61]). Des excès de mélanomes malins cutanés (SMR=1,98 IC90%=[1,24-3,01], n=16) et de myélomes multiples sont néanmoins observés (SMR=1,62 IC90%=[0,98-2,53], n=14).
Pour les mélanomes malins cutanés, l’excès de mortalité ne concerne que le groupe des exposés (SMRExposés=2,73 IC90%=[1,61-4,33] n=13 et SMRNonExposés=0,91 IC90%=[0,25-2,35] n=3). Les SMRs sont par contre du même ordre de grandeur entre les deux groupes pour les myélomes multiples (SMRExposés=1,69 IC90%=[0,88-2,95] n=9 et SMRNonExposés=1,50 IC90%=[0,59-3,16] n=5). D’autres différences apparaissent : le SMR est plus élevé chez les exposés que chez les non exposés en ce qui concerne le rein (SMRExposés=1,38 IC90%=[0,90-2,02] n=19 et SMRNonExposés=0,60 IC90%=[0,24-1,27] n=5). Pour le Pancréas, le SMR est plus élevé chez les non exposés (SMRExposés=0,68 IC90%=[0,43-1,04] n=16 et SMRNonExposés=1,13 IC90%=[0,71-1,72] n=16), de même pour le cerveau (SMRExposés=0,88 IC90%=[0,51-1,43] n=12 et SMRNonExposés=1,47 IC90%=[0,87-2,34] n=13).

Discussion : Cette étape descriptive montre quelques localisations en excès. Elle sera complétée par une analyse de la relation dose-effet. Pour les myélomes multiples et pour les autres localisations en excès sur l’un ou l’autre des groupes, une prise en compte plus précise de l’ensemble des facteurs de risque est nécessaire pour déterminer s’ils sont dus au hasard.

Migration content title
Plus d'informations
Migration content text