Ingestion d'iode stable en cas d'accident nucléaire : une approche pour comparer les bénéfices et les risques

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01/12/2002

Croq M., Catelinois O., Verger P. Environnement, Risques et Santé 1(3), 149-156, in French

Type de document > *Article de revue
Mots clés publication scientifique > évaluation de la radioprotection , accident
Unité de recherche > IRSN/DRPH/SRBE/LEPID
Auteurs > CATELINOIS Olivier

L'épidémie de cancers de la thyroïde chez l'enfant en Biélorussie, Ukraine Et Russie, consécutive à la catastrophe de Tchernobyl (Avril 1986) a provoqué un regain d'intérêt des autorités sanitaires de divers pays pour la prophylaxie par l'iode stable (IS) en cas d'accident nucléaire. Chez l'adulte, la question du rapport entre les bénéfices et les risques de l'ingestion d'IS a été posée. Un excès significatif de risque de cancers de la thyroïde n' a pas été observé dans la plupart des études épidémiologiques à la suite d'exposition à des iodes radioactifs à l'âge adulte, même à des doses élevée. en revanche, l'innocuité d'une prise d'IS chez les personnes âgées n'est pas démontré. A partir d'une revue d la littérature sur les risques potentiels de cancer de la thyroïde chez l'adulte exposé aux RI et des effets secondaires potentiels de principaux de l'IS, cet article discute les bénéfices et les risques d'une prophylaxie par l'IS chez l'adulte en cas d'accident nucléaire. L'accent est mis sur l'hyperthyroïdie iodo-induite (HII), principal effet secondaire à prendre en compte chez la personne âgée en raison de ses répercussions cardio-vasculaires potentielles. Une méthodologie est proposée afin de quantifier le rapport entre les bénéfices et les risques pour la santé de l'ingestion d'IS chez l'adulte, en fonction de l'âge. Un coefficient de risque positif non significatif de cancer de la thyroïde, suite à une irradiation thyroïdienne à l'âge adulte, n' pas été mis en évidence que pour des irradiations externes de la glande thyroïde avant l'âge de ans. Le risque d'HII chez l'adulte a été observé dans diverses études, dans des populations et pour des modalités d'apport d'IS différentes. Le risque d'HII rapporté à 1000 adultes ayant ingéré de l'IS peut être estimé, à partir des études de supplémentation iodée en population générale, entre 0,02 et 0,2 cas entre 18 et 40 ans et entre 0,5 et 5 cas à partir de 40 ans. Les complications cardiovasculaires de l'hyperthyroïdie (et partant d'une HII) existent essentiellement après l'âge de 40 ans et peuvent être quantifiées, au moins approximativement. Pour aller plus loin, les bénéfices et les risques pour la santé liés à l'ingestion d'IS pourraient être évalués au plan collectif en s'appuyant sur des données de populations publiées, réelles ou simulées. es résultats d'une telle analyse pourraient ensuite fournir des éléments utiles à la réflexion sur les modalités de mis en oeuvre de la prophylaxie iodée en cas d'accident nucléaire, avant et après 40 ans, sachant qu'au plan opérationnel, il serait difficile d'envisager un répartition différentielle d'iode stable entre les plus et les moins de 40 ans en cas de crise.

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