L'ingestion chronique de Césium-137 n'induit pas de modification importante du système hématopoïétique

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21/09/2007

Titre du congrès :8ème Colloque International de Radiobiologie Fondamentale et Appliquée Ville du congrès :La Londe Les Maures Date du congrès :16/09/2007

Type de document > *Congrès/colloque
Unité de recherche > IRSN/DRPH/SRBE/LRTOX
Auteurs > BERTHO Jean-Marc , FAURE Marie-Cécile , FRICK Johanna , LOUIBA Sonia , PAQUET François , TOURLONIAS Elie

A la suite de l'accident de Tchernobyl, de très grandes quantités de radionucléides ont été dispersées dans l'environnement. Vingt ans après, la contamination résiduelle est essentiellement due au Césium-137 et dans une moindre mesure au Strontium-90, et ces deux radionucléides sont intégrés dans les chaines trophiques conduisant à l'homme. Quelques rares études suggèrent que l'ingestion chronique de Césium-137 pourrait conduire à une accumulation dans certains organes. Cette accumulation a été associée à l'augmentation de l'incidence de certaines pathologies non cancéreuses, notamment cardiaques et immunitaires, parmi les populations vivant sur les territoires contaminés. Cependant, l'impact sanitaire de l'ingestion chronique de faibles quantités de contaminants radioactifs reste mal connu, en particulier dans le cas du Césium-137. Nous avons donc étudié l'influence de l'ingestion chronique de faibles quantités de Césium-137 dans un modèle de souris contaminées via l'eau de boisson, à la concentration de 20KBq/l. Cette concentration correspond à l'ingestion de 6KBq de Césium-137 par kg de masse corporelle et par jour, soit 10 fois plus que la plus forte concentration observée à la suite de l'accident de Tchernobyl. Afin de mimer la situation d'enfants nées après l'accident, les souris reproductrices sont contaminées 15 jours avant l'accouplement, et leur descendance, toujours contaminée via l'eau de boisson à la même concentration, est étudiée pour l'accumulation de Césium-137 et les fonctions hématologiques à différents âges compris entre la naissance et 20 semaines. Les résultats des comptages radioactifs ont montré que du Césium-137 est retrouvé dans tous les organes testés à des concentrations de 2 à 20 Bq/g de tissu. Cependant, certains organes montrent avec le temps une accumulation de Césium-137, en particulier durant les 9 premières semaines de vie. Il s'agit essentiellement du muscle et des reins, et dans une moindre mesure, du c½ur et des fémurs. Si l'accumulation dans le c½ur et les muscles s'explique par le fait que le césium se comporte comme un analogue du potassium, l'accumulation dans les os et les reins est plus difficile à expliquer. Etant donné la proximité entre l'os et la moelle osseuse, nous avons testé l'hématopoïèse des animaux contaminés à différents temps. Ces tests sont le suivi de la numération-formule sanguine (NFS) et de la concentration de Flt3-ligand, la cellularité médullaire, la fréquence des progéniteurs érythrocytaires et granulo-monocytaires, et le phénotypage des cellules souches médullaires. Cependant, mis à part des changements ponctuels de la NFS, éventuellement associées à des modifications de la fréquence des progéniteurs, aucun changement important et soutenu dans ces paramètres hématologiques n'a été observé. Globalement, ces résultats suggèrent que si le Césium-137 peut présenter des sites d'accumulation préférentiels dans l'organisme, l'ingestion chronique de faibles quantités de Césium-137 n'induit pas de modification majeure du système hématopoïétique.

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