Place de la dosimétrie biologique dans la gestion accidentelle de la crise.

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06/10/2004

L. Roy, E. Grégoire, P. Voisin, Gestion d'une situation d'urgence radiologique (congrès organisé par l'ATSR), 6-8 octobre 2004, Grenoble.

Type de document > *Congrès/colloque
Mots clés publication scientifique > accident grave , crise , dosimétrie biologique
Unité de recherche > IRSN/DRPH/SRBE/LDB
Auteurs > GREGOIRE Eric , ROY Laurence , VOISIN Philippe

  Suite à un accident radiologique de grande envergure, l’une des premières phases de la réponse médicale inclut le tri des personnes potentiellement atteintes. Même si l’accident radiologique n’est pas considéré comme une urgence thérapeutique, il convient de définir aux mieux et au plus vite la zone exposée, l’étendue et le degré de gravité de l’atteinte afin d’aider l’équipe médicale en charge du ou des patient(s), à établir la meilleure stratégie thérapeutique. L’expérience acquise par l’IRSN dans le domaine des suspicions d’irradiation nous a confirmé que la dosimétrie physique ou la dosimétrie clinique sont rarement suffisantes pour qualifier l’état des victimes. Il apparaît donc judicieux de compléter cette dosimétrie, quand elle existe, par des indicateurs biologiques dont on pourra évaluer directement sur l’organisme les changements induits par les rayonnements ionisants. Lorsqu’une relation dose-effets pourra être établie, ces bioindicateurs pourront permettre d’estimer une dose absorbée. Ils pourront aussi permettre de dresser une cartographie des effets physiopathologiques sur les zones atteintes, avec leur étendue et leur gravité, ce qui pourrait, dans l’idéal, aboutir à une valeur de pronostic pour le devenir du malade. La fréquence des aberrations chromosomiques instables radio-induites (dicentriques, anneaux centriques et fragments) dans les lymphocytes du sang périphérique reste le plus sensible et le plus spécifique bio-indicateur de dose. La correspondance entre la fréquence des aberrations chromosomiques et la dose se fait au travers d’une courbe de référence établie à partir de l’irradiation in vitro d’échantillons sanguins. Le laboratoire de Dosimétrie Biologique (LDB) de l’IRSN a répondu à 125 demandes de reconstitution de dose individuelle depuis sa création. En outre il a établi une stratégie spécifique pour répondre à une crise de grande ampleur. L’un des aspects de cette stratégie consiste à effectuer régulièrement des exercices dans le but de s’entraîner à l’urgence radiologique. Lors de ces exercices, en plus du dénombrement des dicentriques, de nouvelles techniques sont testées telles que l’observation de la fréquence de micronoyaux, ou encore la détection automatique des dicentriques grâce à des systèmes d’automatisation. L’utilisation de ces nouvelles techniques a pour but de faciliter la détermination de la dose. Le laboratoire de dosimétrie biologique a eu l’occasion de tester sa stratégie en 1998 lorsque le laboratoire a dû estimer la dose reçue par 85 géorgiens qui résidaient dans un village où avaient été retrouvées des sources scellées. Un autre aspect de la stratégie de l’IRSN pour faire face à des situations de crise consiste à créer un réseau d’intervention européen au cas où les capacités opérationnelles du LDB seraient dépassées. Ce réseau a d’abord été constitué avec l’Allemagne (BfS) et l’Angleterre (NRPB) et il est en passe de s’étendre à l’Europe entière.

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