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Rejets de plutonium dans la Loire : un lien probable avec les accidents de 1969 et 1980 à Saint-Laurent-des-Eaux

(Dernière mise à jour : Janvier 2017)

 

En 1969 et en 1980, deux réacteurs de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, dans le Loir-et-Cher, ont subi des accidents qui ont conduit à la fusion d’éléments de combustibles. L’IRSN, avec l’université de Tours, a analysé des sédiments dans les berges de la Loire afin de rechercher la trace de ces rejets anciens.

 

Deux réacteurs de la filière Uranium Naturel Graphite Gaz (UNGG) ont été exploités sur le site de Saint-Laurent-des-Eaux, en aval d’Orléans : Saint-Laurent A1 (SLA1) entre 1969 et 1990, et Saint-Laurent A2 (SLA2) entre 1971 et 1980.

 

Infographie: Bilan 2014 de l'exposition des travailleurs
Schéma d’un réacteur UNGG de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux
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Réacteur aujourd’hui obsolète et en cours de démantèlement dans trois centrales françaises (Bugey, Chinon et Saint-Laurent-des-Eaux), la filière UNGG utilisait l'uranium naturel comme combustible, le graphite comme modérateur et du gaz carbonique sous pression comme fluide caloporteur (cf. le schéma ci-contre).

 

Le fonctionnement de ces réacteurs a été marqué par deux accidents ayant conduit à la fusion d'éléments combustibles pour SLA1 le 17 octobre 1969 et pour SLA2 le 13 mars 1980.

 

Ces deux événements, qui relèveraient aujourd'hui du niveau 4 sur l’échelle INES, correspondent à des accidents n’ayant pas entraîné un risque radiologique important hors du site nucléaire.

 

Lire la page : Les accidents de 1969 et 1980 à la centrale Saint-Laurent-des-Eaux

 

En juillet 2015, l’IRSN a prélevé une archive sédimentaire dans les berges de la Loire en aval d’Angers afin de rechercher la trace de ces rejets anciens. Son analyse a montré la présence de plutonium à des niveaux attestant d’un apport d’origine industrielle. Les accidents survenus en 1969 et 1980 sur les réacteurs SLA1 et SLA2 de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux seraient à l’origine de ces observations.

 

Lire la page : Les rejets en plutonium et leur lien avec les accidents à Saint-Laurent-des-Eaux

 

Le prélèvement de sédiments et leur analyse permettent de reconstruire l’historique d’une contamination chimique ou radioactive, y compris un rejet ancien. Une technique destinée à estimer les impacts d’une contamination sur l’eau de boisson, l’irrigation ou l’abreuvement des animaux.

 

Lire la page : Confirmer les rejets de plutonium grâce aux archives sédimentaires