Savoir et comprendre

Radium : un diagnostic systématique

21/05/2012

 

​​​Les zones polluées par le radium ne sont pas toujours bien connues. L’État a donc confié à l’IRSN la mission de réaliser un diagnostic systématique sur les sites où une activité mettant en œuvre du radium a été identifiée. Les programmes d’assainissement sont définis en concertation avec la population.

Ancienne horloge fluorescents par incorporation de sels de radium
Ancienne horloge fluorescente​ par incorporation de sels de radium (Source : Creative Commons) 

Les études sur la santé des travailleurs du radium et des radiologues n’ont pris une ampleur significative qu’à partir des années 1920. Ainsi, pendant toute la période d’essor de l’utilisation du radium, au début du 20e siècle, les précautions étaient très partielles, voire inexistantes. Elles ne visaient que les situations d’exposition importante et négligeaient le cas des irradiations externes chroniques de faible niveau, ainsi que les risques de dissémination de la contamination radioactive.

 

Après l’arrêt de l'utilisation du radium dans les années 1960, la plupart des lieux où du radium avait été utilisé sont tombés dans l’oubli, d’autant plus que la perception des risques liés à ce radioélément est restée faible jusqu’aux années 1970.

 

Dans les années 1990 et 2000, les principaux sites industriels qui ont extrait ou mis en œuvre du radium ont donné lieu à des caractérisations radiologiques et à des actions d’assainissement, lesquelles sont toujours en cours.

 

Une caractérisation partielle depuis 2010

 

Echantillon de sédiments d'un site contaminé
Echantillon de sédiments d'un site contaminé (Source : Caroline Pottier/Le bar Floréal/IRSN​​​) 

En revanche, pour les sites où étaient installées de petites entreprises utilisant du radium, la caractérisation reste partielle. Depuis l’automne 2010, l’IRSN s’est vu confier par l’État la mission de diagnostiquer systématiquement les sites où une activité mettant en œuvre du radium a été identifiée. Le diagnostic radium doit permettre de déceler une éventuelle présence de la substance ou, au contraire, démontrer définitivement l’absence de pollution radioactive résiduelle.

 

Pour les sites actuellement à usage d’habitation collective, le diagnostic se fait dans les parties privatives, avec l’accord des propriétaires ou des ​locataires, ainsi que dans les parties communes extérieures et intérieures des immeubles, avec l’accord du syndic de la copropriété.

 

Pour les sites actuellement à usage professionnel, la prospection est menée dans l’ensemble des parties extérieures et intérieures après accord du chef d’établissement du site concerné.

 

Le plus souvent, on peut s’attendre à ne plus retrouver de trace de radium, compte tenu des travaux de transformation ou de rénovation successifs effectués sur une période de plus de cinquante ans.


Toutefois, on ne peut pas exclure la persistance de traces de radium.  Le retour d’expérience des diagnostics montre que cette pollution est quasiment toujours cantonnée à quelques pièces, un appartement d’immeub​le, voire aux parties communes. Par ailleurs, le risque d’exposition aux rayonnements ionisants y est habituellement modéré, à savoir inférieure à la limite d’exposition à ne pas dépasser pour le public fixée à 1 millisievert (mSv).

 

Définir un programme d’assainissement

 

Quand le diagnostic révèle la présence de radium imputable aux anciennes activités, un ensemble de mesures complémentaires est réalisé pour préciser l’importance de la pollution radioactive et évaluer l’exposition aux rayonnements ionisants des occupants du site.

 

L’Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs (Andra) intervient ensuite afin de définir un programme d’assainissement, en concertation avec les propriétaires et occupants des lieux et en accord avec les autorités publiques. En parallèle, les experts de l’IRSN peuvent faire des recommandations aux occupants des lieux afin de limiter l’exposition aux sources de rayonnement identifiées.