Savoir et comprendre

Des territoires en première ligne dans la lutte contre le radon domestique

Pour les lieux ouverts au public et les lieux de travail, la France a fait le choix d’un dispositif contraignant pour gérer le risque lié au radon.

 

Depuis 2004, les établissements d’enseignement, de soin, pénitentiaires et thermaux, ainsi que les lieux de travail localisés en souterrain, sont soumis à une obligation de mesure dès lors qu’ils sont localisés dans l’un des départements dits prioritaires. Et en cas de dépassement des seuils d’action définis par la réglementation, la mise en œuvre de travaux est requise.

 

La mise en place d’obligations similaires est-elle pertinente pour les bâtiments d’habitation ?

 

C’est la question que l’IRSN a soumise à un panel de citoyens en 2010. A l’issue d’un processus d’appropriation du sujet et de débat, les citoyens ont émis une position claire et tranchée. Repoussant l’idée de nouvelles obligations réglementaires, ils ont préconisé une démarche de sensibilisation et d’information et incité à la mise en place de relais régionaux et locaux dans les administrations et chez les professionnels de santé et de l’habitat pour en faciliter le déploiement.

 

Convaincu du bien-fondé de ces orientations, l’IRSN a progressivement réorienté sa stratégie d’action dans le domaine du radon afin de diffuser plus largement ses connaissances et de contribuer au développement des compétences des acteurs de terrain.

 

Dans cet objectif, l’IRSN s’est engagé dans des démarches territoriales, dès 2011 en Franche Comté et à partir de 2015 en Haute-Vienne. Ces démarches ainsi que le colloque international « Radon & société » organisé par l’institut et le NRPA en avril 2014 à Paris ont mis en lumière :

 

  • la faible prise de conscience du public à l’égard de la problématique radon 
  • la nécessité de concevoir des initiatives intégrant des campagnes de sensibilisation et de dépistage mais également un accompagnement à la remédiation pour les particuliers dont les logements présentent des concentrations élevées 
  • une offre professionnelle très insuffisante en matière de remédiation 
  • l’intérêt d’inscrire la gestion du risque radon dans des politiques plus larges telles que l’amélioration de la qualité de l’air intérieur ou la rénovation énergétique de l’habitat.

 

Pour en savoir plus sur le colloque international « Radon & société » et ses enseignements

 

Au cours des dernières années, les constats précédents ont guidés les initiatives de l’IRSN pour accompagner les actions locales volontaires de prévention du risque radon, en Franche-Comté et en Haute-Vienne en particulier.

 

Ces constats ont également largement inspirés les actions relatives au radon inscrites dans le 3ème Plan National Santé Environnement (PNSE 3) ainsi que les orientations retenues par le plan national d’action radon 2016-2019 au travers de son axe 1 consacré à la mise en place d’une stratégie globale d’information et de sensibilisation.

 

En savoir plus sur le plan national d’action radon 2016-2019 sur le site de l'Autorité de sûreté nucléaire

 

La démarche pluraliste radon en Franche-Comté

 

La démarche dans laquelle l’IRSN est engagé en Franche-Comté est une démarche pluraliste qui associe une vingtaine de partenaires régionaux : collectivités, organismes intervenant dans les domaines de la santé, du bâtiment, de l’éducation, de la médiation scientifique. Elle vise à faciliter la compréhension des enjeux relatifs à l’exposition au radon dans l’habitat en les replaçant dans le contexte plus large de la qualité de l’air intérieur et en incitant à ce qu’ils soient correctement pris en compte à l’occasion du déploiement des programmes de rénovation énergétique.

 

En savoir plus sur la démarche pluraliste radon en Franche-Comté

 

Le programme « Radon : changeons d’air » mené en Haute-Vienne

 

En complément de l’action engagée en Franche-Comté, l’IRSN a initiée en Haute-Vienne le programme « Radon : changeons d’air, relevons le défi » dont la vocation est résolument opérationnelle. Lancé en association avec des communautés de communes - celles des Monts d'Ambazac et Val du Taurion (MAVAT) et de l’Aurence et Glane Développement (AGD), aujourd’hui regroupées au sein de la communauté de communes Entente Limousin Avenir Nature (ELAN) - il vise à expérimenter des dispositifs favorisant la prise en charge du risque lié au radon par les particuliers eux-mêmes. L’objectif est de permettre aux habitants de connaître leur niveau d’exposition au radon dans leur logement et de les accompagner dans la mise en place d’actions pour le diminuer.

 

En savoir plus sur le programme radon en Haute-Vienne

 

Aux actions territoriales initiées par l’IRSN se sont ajoutées ces dernières années plusieurs autres actions locales portées par des acteurs locaux, avec le soutien d’organismes nationaux, et destinées à inciter les habitants de certaines zones plus particulièrement concernées par l’exposition au radon à se lancer dans une démarche de mesure.

 

Des actions de ce type ont notamment été menées à Concarneau, Nantes et dans les départements de Creuse et Corrèze. Afin d’apporter son soutien à ces initiatives, le ministère de la santé a développé une boîte à outils visant à encourager et optimiser de nouvelles actions de sensibilisation. L’élaboration de cette boîte à outils a bénéficié de l’appui de l’IRSN et s’inscrit dans l’action 5 du plan national d’action radon 2016-2019 et des actions 5 et 6 du PNSE 3. 

 

En savoir plus sur le site du Ministère de la santé