Savoir et comprendre

La phase de menace

10/09/2013

Définition

La phase de menace débute par un événement anormal détecté par l’exploitant de l’installation. Si les tentatives de l’exploitant pour ramener l’installation à un état sûr échouent et si les matériels de sauvegarde prévus ne fonctionnent pas de manière satisfaisante, cet accident peut conduire à des rejets dans l’environnement après quelques heures ou très rapidement pour certains types d’accident (incendie, explosion, criticité, etc.). La phase de menace est alors d’une durée très réduite, elle peut même ne pas exister.

La phase de menace

Méthode d’évaluation

 

Durant la phase de menace, si elle a lieu, les décisions sont essentiellement prises sur la base d’estimations prédictives réalisées par modélisation tenant compte de l’état de l’installation concernée et des prévisions météorologiques locales couvrant la période de rejets potentielle.

Ces données permettent de délimiter les territoires risquant, en théorie, d’être impactés par les rejets et en particulier les lieux où des actions de protection de la population seraient justifiées.

Les réseaux de surveillance de l’environnement en place, notamment autour de l’installation nucléaire concernée, sont mis en alerte afin de détecter un éventuel début de rejets.

 

Gestion des populations et des territoires

 

 

Prévisions

Au cours de la phase de menace…

Centrale nucléaire

Risque de rejets

L’exploitant engage les actions prévues dans le Plan d’Urgence Interne (PUI) destinées à ramener, si possible, l’installation dans un état sûr, à limiter les rejets radioactifs dans l’environnement et à protéger son personnel.  
Périmètres de mise en œuvre des actions de protection d’urgence

 

 

 

S’il craint l’apparition de rejets à échéance brève, le préfet peut déclencher le Plan Particulier d’Intervention (PPI) et mettre en œuvre des actions « préventives » destinées à protéger les populations concernées :

  • Si le délai est court (< 6 heures après le début de l’accident), le préfet déclenche le PPI en mode réflexe sur la base de critère techniques préétablis. Les actions à engager sont prédéterminées et donc indépendantes des conditions météorologiques au moment de l’accident et s’appliqueront au rayon réflexe du PPI (zone « A » du schéma ci-dessus). La mise à l’abri et à l’écoute de la population est alors mises en œuvre.
  • Si le temps avant le début des rejets est plus long (> 6 heures), le préfet peut décider de la mise en œuvre du PPI en mode concerté. Les actions de protection des populations à engager ainsi que les périmètres où elles s’appliquent sont alors définies au cas par cas sur la base d’une évaluation réalisée par des experts techniques et l’exploitant tenant compte, notamment, des conditions météorologiques (zone « B » ci-dessus). Le préfet est alors conseillé par l’ASN.
Reste du territoire impacté par les rejets

En dehors des périmètres de mise en œuvre des actions de protection d’urgence, le niveau d’exposition de la population aux rejets ne justifie pas d’actions supplémentaires de protection de la population, du moins dans les premières heures de l’accident.

Des actions préventives de préservation du milieu agricole peuvent y être recommandées (ex : rentrer les animaux …).  

Territoire a priori non impacté  Au-delà de la zone supposée d’impact des rejets, aucune action n’est à mettre en œuvre que ce soit pour la protection des populations ou la préservation du patrimoine agricole.

 

Légende des pictogrammes utilisés dans le tableau : 

Nécessité d’actions relatives à la protection de la population

Gestion des produits agricoles

Pas d’action nécessaire vis-à-vis de la population Pas d’interdiction de consommation, ni de mise sur le marché des produits alimentaires
Nécessité de mettre en œuvre des actions de protection de la population  Mesures nécessaires d’interdiction de consommation et de mise sur le marché des produits alimentaires